Santé : un plan de bataille contre la pénurie de médicaments

La ministre de la Santé Agnès Buzyn réunit ce lundi un comité de pilotage chargé de lutter contre les ruptures de stock dont pâtissent des malades.

 La principale raison de cette pénurie est la délocalisation de la production.
La principale raison de cette pénurie est la délocalisation de la production. LP/Arnaud Journois

    « On veut que ce virage soit véritablement pris pour éviter le cul-de-sac », lance d'un ton direct le président de France Assos Santé, Gérard Raymond. Ce lundi matin, direction le ministère d' Agnès Buzyn où il est attendu autour de la table avec les professionnels de santé, l'industrie pharmaceutique et d'autres associations.

    Lancé lundi par la ministre de la Santé, ce comité de pilotage chargé de lutter contre la pénurie de médicaments va se retrousser les manches « jusqu'en janvier », précise Gérard Raymond. Sa mission : plancher sur des solutions, en plus de celles de la ministre, contre les ruptures de stock des traitements. Une situation intenable qui met en jeu la santé et parfois la vie des patients.

    La production délocalisée

    Selon l'ANSM, le gendarme du médicament, les signalements de pénurie ont été multipliés par vingt entre 2008 et 2018. Plus de 1200 médicaments devraient être concernés cette année tels que des antiparkinsoniens, antibiotiques, une grande part d'anticancéreux.

    Première raison, la délocalisation de la production, centralisée aux États-Unis et en Asie. Au moindre bug dans une usine, l'impact est mondial. Sans compter les labos qui préfèrent vendre à nos voisins, les prix fixés par l'État étant deux à trois fois moins chers en France qu'ailleurs, en Europe.

    Si le Premier ministre menace les labos d'être obligés de constituer des stocks, sous peine d'amendes, Gérard Raymond, satisfait de cette annonce, veut aller plus loin, au nom d'une meilleure transparence. « Le plus dissuasif, c'est de rendre publique ces sanctions. »