Encore un sommet sur le climat sans vrai résultat

La France a promis un milliard de dollars pour le Fonds vert de l'ONU, portant le total à 2,3 milliards sur un objectif de... 10 milliards avant janvier.

Source AFP

Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, n'a pas réussi à convaincre beaucoup de pays de participer au Fonds vert.
Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, n'a pas réussi à convaincre beaucoup de pays de participer au Fonds vert. © Seth Wenig/AP/SIPA

Temps de lecture : 3 min

Les dirigeants mondiaux, sommés de prendre leurs responsabilités face au réchauffement inquiétant de la planète, se sont engagés mardi à New York à redoubler leurs efforts, mais les résultats concrets de ce sommet historique apparaissent maigres. Ainsi, le Fonds vert de l'ONU n'a récolté pour l'instant que 2,3 milliards de dollars, dont un milliard promis par la France mardi, a indiqué à l'issue de la réunion le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon. C'est très loin de l'objectif du fonds, qui est de réunir 10 milliards de dollars d'ici la fin de l'année, et 100 milliards par an à partir de 2020.

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M. Ban Ki-moon a aussi indiqué que des banques privées s'étaient engagées mardi à émettre des obligations vertes à hauteur de 20 milliards de dollars et que les assureurs voulaient "doubler leurs investissements verts" d'ici à 2015, à 82 milliards de dollars. À la tribune du sommet, le président Barack Obama a appelé à conclure un accord "ambitieux" à la conférence de Paris fin 2015. Il a promis que les États-Unis, qui ont une "responsabilité particulière", assumeraient leur part du fardeau pour contrer la "menace urgente et croissante du changement climatique".

Réactions mitigées

Le président François Hollande a annoncé que la France allait verser un milliard de dollars au Fonds vert, créé en 2009 pour aider les pays en développement à faire face au changement climatique. L'Allemagne avait annoncé dès juillet une contribution d'un milliard de dollars. La France "veut être exemplaire pour doter le fonds vert (...) et je demande que tous les pays fassent le même effort tout au long des prochains mois", a déclaré M. Hollande. Le vice-premier ministre Zhang Gaoli qui représentait la Chine, un des plus gros pollueurs avec l'Inde et les États-Unis, a déclaré que son pays allait "travailler avec d'autres pour construire un avenir meilleur". Mais il a réaffirmé que les pays industrialisés devaient "respecter leur obligation de soutenir financièrement et par leur technologie les pays en développement". La Chine et l'Inde avaient envoyé à New York des représentants de moindre niveau, ce qui a jeté une ombre sur ce sommet exceptionnel par le nombre et la diversité des participants : 120 chefs d'État et de gouvernement, plus de 200 entreprises et de nombreuses ONG.

Mais sans surprise le sommet a vite connu ses limites et les réactions, notamment des associations écologistes, ont été mitigées. Pour Oxfam-France, le milliard annoncé par M. Hollande "est un timide premier pas qui risque d'être insuffisant" et "trop de questions restent en suspens sur le détail" de l'annonce française. Greenpeace estime que cette annonce est "un signal important de soutien aux pays les plus vulnérables", mais regrette aussi que "les détails restent flous". L'organisation a déploré aussi que "l'administration Obama continue de permettre à l'industrie de prospecter et d'exploiter charbon, pétrole et gaz sur le domaine public". "Nous saluons les engagements pris par la France et d'autres, mais ils restent largement insuffisants", a commenté de son côté ActionAid USA.

Comme en écho, selon un sondage du Chicago Council of Global Affairs publié mardi, la moitié des Américains interrogés estiment que leur gouvernement ne fait pas assez pour traiter le changement climatique. "Je vous demande de faire preuve de leadership", avait lancé le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, aux dirigeants mondiaux en ouvrant le sommet. Il avait reçu le renfort de la star hollywoodienne Leonardo DiCaprio, monté à la tribune pour affirmer que "l'air pur et un climat vivable font partie des droits de l'homme inaliénables", et qu'investir dans les énergies renouvelables "est une bonne politique économique". Costume-cravate sombre et queue de cheval, l'acteur de Titanic, nommé par l'ONU messager de la paix pour le climat, a exhorté chefs d'État et de gouvernement à "répondre au plus grand défi de l'humanité avec courage et honnêteté". "Je gagne ma vie en faisant semblant, mais vous ne pouvez pas vous le permettre", leur a-t-il lancé.

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Commentaires (30)

  • une poule sur un mur

    Ils font un sommet sur l'écologie... Qu'en sort-il ? Rien !
    Combien ça coûte de transporter, héberger et nourrir, abreuver tous ces gens en 1ère classe et dans des hôtels de luxe ?

  • MTD

    Les français dans la dèche vont donner un milliard emprunté aux chinois pour que ceux ci puissent continuer à se chauffer au charbon.

    Cela c'est l'écologie socialiste à la Hollande.

  • claremoris

    J'espere qu'il va gager ses biens propres, car nous on n'a plus rien