"Trop, c'est trop" : Aubry et Cohn-Bendit flinguent Hollande et Valls

"Ce n'est plus simplement l'échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare", dénoncent-ils dans une tribune.

Source AFP

Martine Aubry, photo d'illustration.
Martine Aubry, photo d'illustration. © AFP

Temps de lecture : 4 min

« Trop, c'est trop ! » : Martine Aubry, Daniel Cohn-Bendit et plusieurs personnalités de gauche s'emportent contre la politique menée par le tandem Hollande-Valls, qui ferait courir le risque d'un « affaiblissement durable de la France », dans une tribune publiée mercredi dans Le Monde . L'opposition entre la maire PS de Lille et le tandem exécutif est de notoriété publique. Mais jamais la charge n'avait été aussi violente, et tout particulièrement contre le Premier ministre Manuel Valls.

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« Ce n'est plus simplement l'échec du quinquennat qui se profile, mais un affaiblissement durable de la France qui se prépare, et bien évidemment de la gauche, s'il n'est pas mis un coup d'arrêt à la chute dans laquelle nous sommes entraînés », écrivent les 18 signataires, dont l'écologiste Daniel Cohn-Bendit, les députés PS « frondeurs » Christian Paul, Benoît Hamon et l'adjoint (PS) d'Anne Hidalgo à la mairie de Paris, Bruno Julliard.

Martine Aubry « joue contre son camp »

« Il faut éviter les postures (...) Quand on est dans un camp, c'est la moindre des choses de combattre le camp d'en face et pas le sien », a immédiatement réagi le ministre des Finances Michel Sapin sur LCP. « C'est une faute politique », a renchéri sur BFM TV son collègue Jean-Marie Le Guen (Relations avec le Parlement), qui accuse Martine Aubry de « jouer contre son camp ».

À quatorze mois de l'élection présidentielle, et alors que François Hollande, actuellement en Amérique du Sud, fait planer le doute sur sa candidature, les auteurs pointent les « impasses » dont il faut « sortir ». Le pacte de responsabilité ? « Quarante et un milliards d'euros mobilisés pour rien » au bénéfice des entreprises. Le « désolant débat sur la déchéance de nationalité » ? Le gouvernement devrait y renoncer au profit d'une peine d'indignité nationale.

Autre grief : « la meurtrissure de l'indécent discours » sur les réfugiés prononcé par Manuel Valls à Munich. « Non, Angela Merkel n'est pas naïve, M. le Premier ministre. Non, elle n'a pas commis une erreur historique. Non, elle n'a pas mis en danger l'Europe, elle l'a sauvée. Elle l'a sauvée du déshonneur qui aurait consisté à fermer totalement nos portes » aux réfugiés, estiment les signataires.

« Le coup de bistouri qui tranche »

Dernier sujet de discorde, et non des moindres : le projet de loi sur le travail de Myriam El Khomri. Ce texte, qui sera examiné en conseil des ministres le 9 mars, a d'ores et déjà mis le feu aux poudres à gauche et parmi les syndicats. « C'est toute la construction des relations sociales de notre pays qui est mise à bas en renversant la hiérarchie des normes et en privilégiant l'accord dans l'entreprise dans un pays où le taux de syndicalisation est faible et où le patronat n'a jamais aimé la négociation », dénoncent les signataires de la tribune.

La droite glose déjà sur ce nouvel épisode de la guerre des gauches. « Aubry exécute la politique de Hollande et Valls qui abîme la France... qui va encore 14 mois supporter le spectacle de cette gauche explosée ? » a tweeté le sénateur LR Roger Karoutchi.


Pour François Bayrou (MoDem), « il y a des mois qu'on voit venir la révélation de la fracture définitive de la gauche, d'un accident historique qui va frapper la gauche parce qu'elle n'a pas tenu ses promesses ». Cette tribune « est le coup de bistouri qui tranche, qui approfondit cette rupture ». Elle « est un réquisitoire contre le quinquennat (...) Elle ne peut déboucher que sur une candidature à la présidentielle qui ne sera pas celle du président de la République (...) Elle acte au fond les deux gauches », lui a fait écho le député PS Christophe Caresche (aile droite du parti).

Pourtant, les auteurs récusent vouloir s'engager dans une telle démarche. « Je ne suis pas dans la posture d'une candidature aux primaires. Ce n'est pas le sujet », a déclaré Martine Aubry à la Voix du Nord. Selon le député Jean-Marc Germain, un de ses lieutenants, « il ne s'agit pas d'acter un désaccord » entre les deux gauches, mais d'« infléchir » la politique du gouvernement et de « sortir des quatre difficultés » énoncées par la tribune. « J'ai des discussions avec le président de la République, il me semble que nous partageons l'essentiel », a-t-il dit. « On espère que du débat politique va sortir quelque chose de positif », a également expliqué le député aubryste François Lamy.

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Commentaires (172)

  • Tousofns

    Aubry, Cohn-Bendit, Mélenchon, etc. , on ne peut pas dire qu'ils attirent les foules.
    Leur nature hystérique, les pousse cependant à se faire remarquer. Une solution consiste à se réfugier dans des clans sans responsabilité, afin de pouvoir crier très fort
    pour attirer l'attention des autres sur eux.

  • jmr974

    Nous connaissons tous le sens et la portée de ces deux mots. Mais apparemment pas Martine Aubry, celle (entre autres) par qui la déconfiture de notre pays est arrivée. Je serais curieux qu'un jour des scientifiques analysent le cerveau de ces gens (Aubry, Mélenchon, Montebourg, et tant d'autres) pour voir comment s'y opèrent les connexions, synapses, dendrites, axones et autres cellules "cérébrales" ( !). Ça doit être un fouillis indescriptible.

  • Odalie

    Serait presque amusant cette passe d'armes au PS, s'il ne s'agissait pas du destin de la France jusqu'en Mai 2017 et même après : on remarque deux choses, d'abord que cambadélis se fait discret jusqu'à être muet alors qu'il ironisait sur les républicains, et que le Grand Monarque est au-dessus de cette guéguerre, alors que c'est lui et son staff qui la provoquent !
    Belle réunion de destructeurs : d'emplois, de confiance, d'honnêteté, qui font de notre pays un état de 10ème zone.