Affaire Cassez : polémique après l'envoi d'un émissaire de Hollande au Mexique

Dans la nuit, le directeur de campagne de François Hollande, Pierre Moscovici, avait confirmé à l'AFP que l'ex-ministre socialiste Michel Vauzelle se rendait au Mexique à partir de samedi pour
Dans la nuit, le directeur de campagne de François Hollande, Pierre Moscovici, avait confirmé à l'AFP que l'ex-ministre socialiste Michel Vauzelle se rendait au Mexique à partir de samedi pour "réparer le climat" entre la France et le Mexique après l'affaire Florence Cassez.

Temps de lecture : 3 min

L'envoi d'un émissaire de François Hollande au Mexique a provoqué samedi une polémique entre le camp de Nicolas Sarkozy et celui du candidat PS à la présidentielle, contraint de s'expliquer après les accusations d'"instrumentalisation" de l'affaire Florence Cassez.

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A une semaine du premier tour de l'élection, le président-candidat UMP a lui-même saisi la balle au bond sur un dossier dans lequel il s'est fortement impliqué, accusant ses rivaux de "bassesse" et d'un manque "d"humanité".

"J'espère que l'initiative des socialistes ne portera pas préjudice à Florence, que j'ai au téléphone très régulièrement et qui mérite mieux que d'être utilisée d'une façon aussi basse", a lancé M. Sarkozy devant la presse à la mi-journée, en marge d'un déplacement de campagne dans le Val-de-Marne.

Dans une interview au Journal du dimanche, François Hollande a affirmé dans la soirée qu'il "n'a jamais été question" que son émissaire, Michel Vauzelle, " porte un message sur la situation de Florence Cassez".

"Il n'y a jamais eu d'initiative parallèle. Je me refuse à ce type de pratique", a insisté le candidat PS, affirmant que "la mère de Florence Cassez a(vait) compris (leur) attitude". Pour lui, "la polémique n'avait pas là sa place. Elle n'aurait jamais dû être ouverte".

Dans la nuit de vendredi à samedi, son directeur de campagne, Pierre Moscovici, avait confirmé à l'AFP que Michel Vauzelle se rendait au Mexique pour "réparer le climat" entre Paris et Mexico après l'affaire Cassez à l'origine d'une crispation de la relation bilatérale. Cette Française de 37 ans, arrêtée en 2005, a été condamnée par la justice mexicaine à 60 ans de prison pour des enlèvements qu'elle a toujours nié avoir commis.

"Il ne s'agit en aucun cas de s'immiscer dans cette affaire", avait souligné M. Moscovici, précisant que l'émissaire "hollandais" allait aussi, dans l'hypothèse d'une victoire socialiste le 6 mai, préparer le sommet du G20 organisé au Mexique les 18 et 19 juin.

Souci de transparence ou manque de prudence sur un dossier devenu sensible ? Toujours est-il que l'équipe de M. Hollande a dû s'employer toute la journée à démentir toute "intiative parallèle politique ou diplomatique" dans l'affaire Cassez, après les réactions indignées de l'équipe du candidat Sarkozy, emboîtant le pas à la famille et l'avocat de la prisonnière.

"Il semblerait qu'il y ait un rétropédalage de l'équipe Hollande. Tant mieux", a salué l'avocat Frank Berton, qui avait dénoncé une "initiative totalement électoraliste".

La porte-parole du candidat UMP Nathalie Kosciusko-Morizet, encore plus virulente, a reproché à M. Hollande de "rompre un consensus national" et de "prendre le risque de mettre à mal cinq ans d'efforts diplomatiques intenses".

Parlant de "bévue diplomatique préoccupante", elle a jugé que le candidat PS était "prêt à toutes les indécences pour l'emporter". "C'est plus que de l'amateurisme c'est de l'instrumentalisation", a renchéri NKM devant des journalistes.

Même tonalité chez Alain Juppé, "scandalisé par cette initiative". Le secrétaire d'Etat UMP Frédéric Lefebvre a dénoncé une "équipée sauvage" suivie d'un "démenti tardif et fébrile".

Michel Vauzelle lui-même a dû s'expliquer, évoquant un déplacement de quatre jours prévu "uniquement pour des raisons diplomatiques et de politique internationale", pour "restaurer" confiance et dialogue entre Paris et Mexico, alors que l'affaire Cassez avait provoqué l'annulation en 2011 de l'année du Mexique en France, a-t-il rappelé. Pour Martine Aubry, première secrétaire du PS, les critiques relèvent du "faux procès".

Le 21 mars, la justice mexicaine avait rejeté une demande de libération immédiate de Florence Cassez, une décision qui avait beaucoup déçu l'entourage de la jeune femme mais aussi Mme Aubry et le Quai d'Orsay.

Nicolas Sarkozy a reçu à l'Elysée la famille de la prisonnière plus d'une dizaine de fois depuis 2008. La France "se bat toujours pour que ses compatriotes", quoi "qu'ils aient fait, reviennent en France", expliquait encore début mars le chef de l'Etat.

Commentaire (1)

  • jimbee

    Il est clair que les socialistes vont être au pouvoir le 6 mai. Les premières maladresses apparaissent. C'est l'apprentissage du métier. Je pense que Hollande voulait faire un dernier coup mais cette fois ça n'a pas marché comme il le souhaitait. C'est une preuve de plus qu'il n'y connait rien dans les affaires internationales. Une bévue avant le premier tour c'est bon pour NS il en faudrait une ou deux autres dans la semaine et ce serait bon pour le président candidat !