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Les écoles hors contrat ont la cote. Cinq cent mille enfants sont actuellement scolarisés dans un des 1 300 établissements vantant les mérites d'une éducation confessionnelle (pour 300 d'entre elles) ou « alternative » (Montessori, Steiner, etc.). Ces écoles, qui ne sont pas tenues de suivre les programmes de l'Éducation nationale et dont les professeurs ne sont pas fonctionnaires, fleurissent sans que l'État ait un droit de regard sur leur ouverture. Une simple déclaration suffit à créer un établissement d'enseignement, les contrôles sur leur fonctionnement n'étant organisés qu'après leur lancement.
Une absence de droit de regard avant la création auquel le gouvernement a souhaité mettre fin après les attentats de 2015 pour s'assurer qu'aucun foyer de radicalisation ne se crée dans ces écoles parallèles. Mais, fin janvier, le Conseil constitutionnel a censuré un article visant à contrôler ces ouvertures, en imposant aux écoles d'avoir une autorisation de l'État pour s'implanter. Faute de mieux, de plus en plus de contrôles renforcés sont ainsi effectués sur les écoles déjà ouvertes, conduisant parfois à la fermeture de certaines d'entre elles pour insuffisance pédagogique ou troubles à l'ordre public.
Inquiétudes
Le Café pédagogique s'est procuré un rapport réalisé en 2016 pour l'Académie de Versailles, qui montre d'« inquiétantes dérives dans les écoles inspectées, notamment une faillite éducative bien réelle ». L'académie compte une centaine d'établissements hors contrat, dont une trentaine ont été passées au crible, souvent à la suite de plaintes ou de dénonciations, c'est-à-dire après avoir déjà suscité des inquiétudes. « Les contrôles opérés par l'État dans les écoles privées hors contrat ont pour mission de garantir le respect des droits de l'enfant en matière d'éducation et d'instruction. Ils vérifient si l'instruction proposée a pour objectif de faire partager aux élèves les valeurs de la République, de permettre à chacun de développer sa personnalité… d'exercer sa citoyenneté », rappelle le rapport.
Le rapport note également que « les sites internet des écoles disent viser la réussite de tous les enfants, voire l'accès à l'excellence. Systématiquement est mise en avant la prise en charge des élèves en difficulté, des enfants intellectuellement précoces et une éducation morale de haut niveau. L'affichage revendique un climat propice aux études et au bien-être, une pédagogie individualisée, la bienveillance des maîtres, la liberté et le respect des rythmes avec, pour quelques-unes, le choix des bonnes vieilles méthodes qui ont fait leur preuve et une éducation à des valeurs morales ».
« Pétain a sauvé la France »
Selon le Café pédagogique, aucune des écoles contrôlées ne respecte le socle commun de connaissances. Si les écoles ne sont pas tenues de suivre les programmes de l'Éducation nationale année par année, et cycle par cycle, elles doivent malgré tout donner au final un enseignement complet reprenant les compétences d'un élève de troisième qui a suivi les programmes du ministère. Le rapport note que certaines disciplines ne sont même pas enseignées, à l'image des sciences, de l'histoire, de la géographie, des arts ou de l'EPS, dépossédées de leur substance au profit d'un matraquage de mathématiques et de français.
Le rapport brosse un tableau terrifiant des programmes traités dans certaines de ces écoles : l'expérimentation scientifique y fait cruellement défaut, la géographie est réduite à peau de chagrin, le livre d'histoire présente un Pétain qui a « sauvé la France » alors que des « ingrats ont fui en Angleterre ». Les pages concernant la contraception dans le manuel de SVT ont été collées, un cours d'instruction civique un chapitre « comment apprend-on à reconnaître la race blanche »…
Quant aux apprentissages, ils reposent trop souvent sur la répétition et le « par cœur », en évitant toute réflexion et toute compréhension des concepts par l'élève lui-même, ce qui ne « laisse pas de place à d'autres modalités plus propices au développement de la pensée, de l'esprit critique, à la mise à distance, à l'argumentation personnelle et au questionnement ». Le rapport parle même de « conditionnement ». Certes, ce rapport n'a été rédigé qu'après l'inspection d'établissements jugés douteux, mais il concerne tout de même 30 % des écoles de cette académie. Un chiffre exorbitant qui dénonce une éducation parallèle véritablement alarmante.
Si il y avait une ÉDUCATION nationales. A moins que, certains, de plus en plus nombreux ne soit pas adeptes du "vivreensembleuuu"
... Non, je déconne...
Mais si c'est une école purement "confessionnelle", attention, danger en vue !