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TransferWise casse les frais de change

Cette start-up de Silicon Roundabout contourne le système des transferts bancaires de devises d'un pays vers un autre.

Par Nicolas Madelaine

Publié le 30 juil. 2013 à 01:01

Un ascenseur ressemblant à un container fermé par un inquiétant rideau de métal conduit aux bureaux de TransferWise, au coeur d'un ancien building industriel réaménagé de Silicon Roundabout, le quartier Internet de l'East End de Londres. Cette start-up cofondée par Taavet Hinrikus, un ancien employé de Skype - le premier que ce groupe ait jamais eu - est typique de ce réseau de petites sociétés Internet londoniennes susceptibles de chambouler le modèle économique de la banque de détail. « Alors que le low cost s'est imposé dans de nombreux métiers, la banque est un des derniers dinosaures à ne pas avoir été bousculé, explique Taavet Hinrikus, un Estonien immigré à Londres. Pourtant, le service fourni par les banques est à la fois très mauvais et très cher. » En short et t-shirt, ce jeune homme de trente-deux ans pointe du doigt les scintillants immeubles de la City, le quartier financier de la capitale que l'on aperçoit à 200 mètres par la fenêtre.

Le métier bancaire sur lequel TransferWise exerce une action disruptive est celui des transferts de devises d'une zone monétaire vers une autre. L'idée lui est venue lorsqu'il était lui-même payé en euros sur le continent et qu'il dépensait son argent en livres, à Londres. « Je me suis aperçu qu'il y avait des frais cachés considérables », se souvient-il. Chaque transfert à l'étranger de 1.000 livres coûte 50 livres lorsqu'on passe par une banque, calcule le groupe. Il a alors trouvé un moyen de contourner ce système.

« Sorry Banks ! »

Avec TransferWise, l'argent ne franchit pas les frontières. Vous transférez votre argent à un compte de la start-up dans le pays où vous êtes. Et l'ordinateur de Transfer-Wise vous crédite dans le pays où vous envoyez votre argent et où il a un compte en repérant des clients qui veulent virer de l'argent dans l'autre direction. Cela permet à Transferwise d'utiliser le taux de change du milieu de la fourchette d'achat et de vente, alors qu'une banque empocherait la différence entre les deux. Les frais ponctionnés par cette start-up se limitent donc à 0,5 %, contre de 3 % à 5 % pour une banque classique.

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Régulé par l'Autorité de conduite financière, la nouvelle FSA britannique, TransferWise est présente dans 34 pays et est en train de se constituer un réseau mondial. Une campagne de marketing vient d'être lancée en France. Elle a récemment reçu un financement de 7,3 millions de dollars de Max Levchin et surtout Peter Thiel, deux cofondateurs du système de paiement par Internet PayPal, ainsi que de Xavier Niel, le fondateur de Free. TransferWise a démarré en 2011 et a eu une demande de transfert de 2.000 livres 50 minutes après avoir ouvert, raconte Taavet Hinrikus. Elle a fait économiser 10 millions de frais de change. Comme dit son message publicitaire : « Sorry Banks ! »

N. M.

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