Assurance-chômage : Royal tente l’apaisement après les propos de Macron
Le ministre de l’Economie a jugé qu’«on ne pourra pas en rester là» sur la réforme de l’assurance-chômage. Ségolène Royal a rappelé dimanche soir que cette dernière «relève des négociations entre partenaires sociaux».
Par Les Echos
Tentative d’apaisement après les déclarations d’Emmanuel Macron sur l’assurance-chômage. Interrogée sur France Inter dimanche en début de soirée, Ségolène Royal a déclaré n’avoir pas vu dans la prise de parole du ministre de l’Economie «une quelconque intention de réformer l’assurance-chômage». Rappelant que cela «relève des négociations entre partenaires sociaux». Et insistant : «L’assurance chômage est un acquis social et ce n’est pas en période de crise qu’il faut toucher à un acquis comme celui-ci.»
Un peu plus tôt, Yves Le Drian, le ministre de la Défense, a assuré que «personne au gouvernement n’est contre ce constat [fait par Emmanuel Macron]». «Je crois que le problème est un problème de calendrier et puis aussi une responsabilité des partenaires sociaux qui le co-gèrent», a-t-il encore déclaré.
«Pas de tabou»
Dans une interview au «Journal du dimanche», le ministre de l’Economie a estimé à ce sujet qu’il ne devait «pas y avoir de tabou, ni de posture», alors que l’opportunité de débattre du montant et de la durée des allocations agite la gauche.
«L’assurance-chômage est en déficit de 4 milliards d’euros ; quel responsable politique peut s’en satisfaire ? Il y a eu une réforme, elle est insuffisante. On ne pourra pas en rester là. C’est aux partenaires sociaux qu’il appartient de faire avancer les choses», déclare le ministre au «Journal du Dimanche». Avant d’ajouter : «Comme l’Etat garantit financièrement le régime, il peut aussi reprendre la main si les blocages sont trop lourds. Le sujet reviendra en temps voulu.»
Rappel à l’ordre de Cambadélis
Ces déclarations avaient provoqué une réaction immédiate et ferme de Jean-Christophe Cambadélis. Le premier secrétaire du Parti socialiste avait notamment déclaré, lors du Conseil national du PS, que «quand le Président de la République clôt un débat, les ministres ne reviennent pas dessus».
Jeudi dernier, François Hollande avait déclaré : «Sur l’indemnisation du chômage il y a une convention qui vient d’être signée en 2014 et une autre est prévue en 2016 et il y a une rencontre qui est organisée entre les partenaires sociaux et Pôle emploi.» Des propos qui faisaient suite au tollé provoqué par les propos de Manuel Valls le lundi précédent. En voyage à Londres, le Premier ministre avait alors estimé que . «La question de l’efficacité, de l’équité des règles de ce régime (...) est un débat légitime», avait ajouté Manuel Valls mercredi à l’Assemblée. Une «provocation», pour les syndicats.
Durcissement à venir du régime de certains allocataires
Actuellement, le montant des allocations perçues par un demandeur d’emploi est constant pendant toute sa période d’indemnisation et la durée est calculée selon le principe «un jour travaillé = un jour indemnisé», dans la limite de deux ans pour les actifs de moins de 50 ans, trois ans pour ceux de 50 ans et plus.
La nouvelle convention chômage, entrée en vigueur le 1er juillet après un accord entre trois syndicats (CFDT, FO et CFTC) et le patronat, doit permettre à l’Unedic d’économiser 1,9 milliard d’euros d’ici à fin 2016, alors que ses comptes sont dans le rouge : 3,8 milliards d’euros de déficits prévus en 2014 pour une dette de 21,4 milliards. Cette nouvelle convention, en vigueur jusqu’à fin 2016, durcit le régime de certains allocataires, notamment les cadres touchant une importante indemnité de départ et les .