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Macron à Lyon : la démonstration de force tranquille

+VIDEO En meeting samedi après-midi à Lyon, le candidat à la présidentielle a lancé la dernière ligne droite de sa campagne, avec le costume de favori des sondages.

Par Alexandre Rousset

Publié le 4 févr. 2017 à 20:16

A peine arrivé au pupitre, Emmanuel Macron prévient : « Ce n'est pas une démonstration de force ». Pourtant, ça y ressemble beaucoup. Samedi après-midi, le candidat à la présidentielle organisait un grand meeting à Lyon. L'occasion de montrer sa capacité à mobiliser militants et soutiens et ainsi légitimer

Au Palais des sports de Lyon, la foule était arrivée en masse plus d'une heure avant l'ouverture des portes. La salle peut accueillir entre 6.500 et 7.000 personnes. Sur les écrans géants, Emmanuel Macron annonce lui-même 8.000 personnes dans la salle et autant à l'extérieur. « Vous pourrez dire 'j'y étais' », lance l'ancien ministre de l'Economie.

Galvanisés par la dynamique de leur leader, qui est donné vainqueur de la présidentielle dans les dernières enquêtes d'opinion, les militants n'avaient rien à envier aux supporters de football, plus habitués au stade Gerland, ancienne enceinte de l'Olympique lyonnais, située de l'autre coté de la rue. Des « olas », des « on va gagner » et même des « qui ne saute pas n'est pas macronais », résonnent ainsi dans la salle deux heures avant le discours d'Emmanuel Macron.

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Prendre l'épaisseur d'un présidentiable

Avant même d'arriver sur scène, Emmanuel Macron a pu montrer ses muscles en affichant ses soutiens, récents comme anciens, parmi lesquels le juge Eric Halfen ou encore Geneviève de Fontenay. C'est toutefois le maire de Lyon, Gerard Collomb, qui se charge de chauffer la salle. « J'ai une longue expérience dans la politique mais jamais je n'avais perçu une telle ferveur dans une campagne présidentielle », lance-t-il devant une foule acquise à son maire. L'édile tient alors à faire passer un message : En Marche, c'est du concret : « Nous ne sommes pas une bulle, nous sommes une vague. Une vague qui monte », affirme-t-il, assurant que le mouvement d'Emmanuel Macron compte 170 000 adhérents.

Une fois sur scène, le leader d'En Marche prend le relais de cette posture de rassembleur, évoquant les radicaux de gauche et de droite, les écologistes et les gaullistes. En un mot, tous ces « progressistes » qu'il oppose à la « vieille politique ».

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Zola, Mitterrand, de Gaulle, Séguin... Tout au long de ses presque deux heures de discours, le candidat à la présidentielle distille les noms de ceux dont il se revendique, mais aussi les grands moments de l'histoire politique du pays : la loi de 1905, l'affaire Dreyfus, l'appel du 18 juin, etc. Objectif affiché : prendre l'épaisseur d'un présidentiable. Il prend d'ailleurs comme fil rouge de son discours la devise de la République : « Liberté, Egalité, Fraternité ».

Des attaques qui ne disent pas leur nom

Mais s'il se plaît à citer ses modèles d'hier, il a plus de mal concernant ses adversaires d'aujourd'hui.Toujours dans ce soucis de « rassemblement », Emmanuel Macron a invité ses militants à ne pas huer ou siffler à l'évocation de leurs adversaires politiques. Pourtant, le candidat se voulant si policé va décocher quelques flèches à Marine Le Pen, François Fillon et surtout à Benoît Hamon, sans jamais les nommer.

Je ne veux plus entendre dans ce pays qu'il est intéressant de faire autre chose que travailler

Bénéficiant d'une belle dynamique depuis sa victoire à la primaire de la gauche, Benoît Hamon représente une menace que l'ancien ministre de l'Economie semble prendre au sérieux : « Je ne veux plus entendre dans ce pays qu'il est intéressant de faire autre chose que travailler », lance-t-il dans une allusion à peine voilée au revenu universel.

Sur la question de la laïcité, il tient également à prendre ses distances avec le candidat du PS, qui avait été accusé de « naïveté » sur le sujet : « Je n'accepte pas qu'un homme, au nom de sa religion, puisse refuser de serrer la main d'une femme. Et pour la même raison, je n'accepte pas qu'un homme puisse interdire à une femme de s'installer à une terrasse », tranche ainsi Emmanuel Macron.

Des petits bouts de programme

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Comme il l'avait annoncé lors de son passage au journal de 20 heures quelques jours auparavant, Emmanuel Macron veut dévoiler son programme au compte-goutte. Mais cette fois-ci, il s'est contenté de reprendre ses premières déclarations sur la santé, l'éducation et la défense.

Sur le plan économique, Emmanuel Macron est resté sur sa ligne : simplification du droit du travail, augmentation du pouvoir d'achat pour les petits revenus, allégement des charges patronales et suppression du RSI. Cette dernière proposition sera d'ailleurs, et de très loin, la plus applaudie de tout le meeting.

Pour autant, d'autres thématiques restent encore très floues. Sur la diplomatie, il veut « défendre nos valeurs ». Sur l'Union européenne, il l'affirme, « nous devons changer d'Europe ». Et sur l'écologie, il veut « continuer la transition énergétique ». Trois sujets abordés sans entrer dans le détails et encore moins dans les propositions précises et chiffrées. Mais le candidat le promet, des précisions arriveront « dans le mois ».

Un programme qu'il devra toutefois rapidement synthétiser pour ce sprint final de la campagne qui semble bien débuter ce 4 février : « Il nous reste 78 jours pour l'emporter et pour faire ce qui n'a jamais été fait », jure-t-il. Vu l'intensité de cette campagne, 78 jours, c'est loin.

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