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L’Etat lance une augmentation de capital de 5 milliards d’euros chez Areva

L’augmentation de capital a été validée à l’Elysée et par le conseil d’administration de l’équipementier. Le montant est supérieur au besoin de financement évalué l’été dernier. Le titre bondit en Bourse.

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Détenu à 87 % par l’Etat, l’équipementier a tiré sur ses deux dernières lignes de crédit disponibles en début d’année et devra rembourser une dette obligataire de près de 1 milliard d’euros en septembre.

Par Véronique Le Billon

Publié le 27 janv. 2016 à 21:44

Deux conseils d’administration chez Areva et EDF et une réunion à l’Elysée : la « refondation » de la filière nucléaire française, engagée sous la menace d’une quasi-faillite d’Areva, a connu une nouvelle étape mercredi, huit mois après que le chef de l’Etat en eut tracé les grandes lignes. Le point le plus attendu de ces réunions au sommet était l’annonce du montant de la recapitalisation d’Areva. « L’Etat recapitalisera Areva, en investisseur avisé, à la hauteur nécessaire », avait promis l’exécutif en juin. Alors que des chiffres autour de 4 à 4,5 milliards d’euros étaient évoqués ces derniers jours, le conseil d’administration d’Areva a validé le principe d’une augmentation de capital de 5 milliards d’euros.

Urgence

La recapitalisation d’Areva devient désormais urgente : détenu à 87 % par l’Etat, l’équipementier a tiré sur ses deux dernières lignes de crédit disponibles en début d’année et devra rembourser une dette obligataire de près de 1 milliard d’euros en septembre. Les agences de notation attendent elles aussi des mesures­ concrètes.

Areva bondit en Bourse

Jeudi matin, au lendemain de l’annonce de la recapitalisation, le titre Areva s’est envolé à la Bourse de Paris. A 11h30, il gagnait 10 %, et a même atteint +13 % dans la matinée, alors que le CAC 40 reculait de 0,4 %. EDF progressait lui aussi de 1,8 %.

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L’été dernier, Areva, qui affichait 6 milliards d’euros de dette, évaluait à 3,4 milliards d’euros ses besoins de financement non couverts d’ici à fin 2017, mais plaidait pour que l’Etat voie un peu plus large, afin de lui donner les moyens de se développer. Depuis l’été, de nouveaux besoins de financement ont en outre émergé : Areva va encore passer une provision de plusieurs centaines de millions d’euros pour des pertes à terminaison sur son chantier d’EPR en Finlande (Olkiluoto 3) ainsi que sur des contrats­ solaires et éoliens. Et la révision du devis de Cigéo (le projet de stockage profond des déchets radioactifs) va aussi peser sur son résultat 2015. Areva a en revanche ajouté à sa liste de cession d’actifs sa filiale Areva TA, qui fabrique les chaudières des sous-marins nucléaires de défense et les réacteurs de recherche, avec une valeur d’entreprise comprise « entre 0 et 500 millions d’euros », selon un connaisseur du dossier.

Offre d’EDF sur Areva NP

L’augmentation de capital sera destinée à assurer la viabilité du nouvel Areva recentré sur le cycle du combustible (de l’extraction d’uranium au traitement des combustibles usés). Mercredi, EDF devait, de son côté, acter le projet d’acquisition d’Areva NP, la branche chargée de la conception et de la fabrication des réacteurs nucléaires (et de leur maintenance), pour 2,5 milliards d’euros.

Reste un point de blocage majeur pour le redressement des comptes d’Areva, et qui n’a pas trouvé de solution : l’avenir du contrat OL3, du nom de l’EPR qu’Areva construit pour son client finlandais TVO, à Olkiluoto. Aujourd’hui logé au sein d’Areva NP, EDF a exclu de le reprendre à son compte.

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