Tourisme : Fabius appelle à renoncer à l’alourdissement de la taxe de séjour
Le ministre des Affaires étrangères appelle les parlementaires à renoncer aux hausses du plafond de la taxe de séjour. Certains députés s’insurgent.
Laurent Fabius appelle dimanche à renoncer au relèvement du plafond de la taxe de séjour voté cette semaine en première lecture à l’Assemblée nationale, une mesure qu’il juge « totalement contraire » à la promotion du tourisme à l’heure où la France espère des retombées supplémentaires de ce secteur.
Un des amendements au projet de loi de finances rectificative pour 2014 relève jusqu’à 8 euros le plafond de la taxe de séjour, le niveau actuel (compris entre 0,20 euro et 1,50 euro selon les catégories d’hôtel) étant jugé trop bas par rapport à d’autres pays. Si la loi est adoptée, le gouvernement fixera par décret le montant de la taxe selon les catégories d’hôtels. Selon le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH), Roland Héguy, interrogé par Reuters, « le plafond pourrait passer de 1 à 5 euros pour les trois étoiles et de 1,50 à 8 euros pour les quatre et cinq étoiles. »
Un second amendement crée une taxe de séjour de 2 euros par nuitée en Ile-de-France à partir du 1er décembre pour financer les transports en commun du Grand Paris. « Les deux augmentations de taxe de séjour votées en première lecture à l’Assemblée nationale sont dangereusement et totalement contraires à la promotion du tourisme qui est une priorité pour l’emploi et l’équilibre extérieur de la France », indique le Quai d’Orsay dans un communiqué.
« Adoptées sans concertation avec les professionnels et porteuses de distorsion de concurrence, elles sont contradictoires avec l’engagement solennel pris par le Président de la République et le Premier ministre de stopper l’alourdissement inconsidéré des taxes », ajoute le ministère des Affaires étrangères, dont dépend désormais le portefeuille du tourisme. Dans ces conditions, Laurent Fabius juge « impératif de renoncer à ces hausses et de trouver d’autres pistes dans la suite de la discussion parlementaire. »
Irritation à gauche
Le député PS Razzy Hammadi a accusé dimanche le ministre Laurent Fabius de remettre en cause l’«indépendance » du Parlement en s’attaquant à des hausses de taxe votées à l’Assemblée nationale. Dans un communiqué, le député (gauche du PS) critique le ministre des Affaires étrangères et du Tourisme qui a jugé « impératif de renoncer » à l’augmentation des taxes de séjour votées en premier lecture par les députés.
L’élu de Seine-Saint-Denis souligne que cette mesure est issue de deux amendements : « Le premier permet de relever le plafond de la taxe de séjour jusqu’à 8 euros. En aucun cas, cela équivaut à une augmentation du même montant. Les municipalités restent les seules décisionnaires dans le cadre de ce plafond et en fonction des catégories d’hôtel. » Le second, poursuit M. Hammadi, « voté à la quasi-unanimité, après que le gouvernement s’en est remis à la sagesse de l’Assemblée, instaure une taxe de deux euros par nuitée dédiée exclusivement au financement des infrastructures de transport, et ce pour la seule Ile-de-France ».
Sandrine Mazetier, députée PS de Paris, n'a pas caché non plus son irritation sur Twitter.
[[Qui peut croire que qq1 qui paye minimum 800 euros sa chambre ds 1 palace va y renoncer pour 5 de +?
Il est impératif de m’expliquer
— Sandrine Mazetier (@S_Mazetier) 29 Juin 2014
Source AFP