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L'exécutif près de renoncer à son projet de rachat de licences de taxis

Les représentants de la profession rejettent le dispositif sur son principe ou excluent de contribuer à son financement.

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Par Lionel Steinmann

Publié le 8 juil. 2016 à 01:01

Le projet du gouvernement de créer un fonds pour racheter une partie des licences des taxis a du plomb dans l'aile. La mesure, présentée parmi d'autres lors d'une réunion organisée jeudi avec les organisations de chauffeurs, a suscité l'opposition de la plupart d'entre elles. « Le succès de notre proposition a été mitigé », a convenu dans un euphémisme le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, devant quelques journalistes.

L'objectif de ce « fonds de garantie » est d'assurer aux taxis qui ont acheté leur licence à un collègue qu'ils retrouveront leur mise initiale, à hauteur de 200.000 euros maximum (« Les Echos » du 4 juillet). Les licences rachetées seraient retirées du marché et remplacées par des licences incessibles. Une disposition que l'exécutif juge nécessaire pour décrisper la profession face à la concurrence montante des véhicules de transport avec chauffeur (VTC). Et qui semble de prime abord, leur être très favorable.

Pourtant, elle est rejetée par la plupart des représentants des taxis. Certains contestent le principe même, a détaillé Alain Vidalies, et avancent que l'Etat, responsable de la baisse des prix des licences, du fait de son inertie, devrait plutôt les indemniser, ou encore supprimer purement et simplement le statut de VTC.

Consultation écrite

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D'autres approuvent la mesure, mais s'opposent aux modalités de financement. Pour alimenter le fonds à hauteur d'une centaine de millions d'euros par an, l'exécutif envisage plusieurs pistes : taxe forfaitaire sur les réservations taxis et VTC, droit forfaitaire acquitté par les nouveaux entrants dans les deux professions, ponction sur le chiffre d'affaires... Des prélèvements basés sur « la solidarité au sein du secteur », mais certains représentants des taxis estiment qu'ils n'ont pas, eux, à payer. « Nous n'allons pas mettre en oeuvre cette démarche si personne n'y souscrit », a admis Alain Vidalies, qui regrette que les organisations favorables se soient contentées, lors de la réunion, d'un « silence approbateur ». Il déplore aussi « l'atomisation des structures représentatives dans se secteur » : on en compte pas moins de 18, sans qu'on puisse juger de leur représentativité. Le secrétaire d'Etat a pourtant le sentiment que la base, en tout cas en région parisienne, est plus favorable à la démarche. Il a du coup décidé d'ouvrir une consultation écrite : les représentants des taxis, des VTC et des plates-formes ont jusqu'au 15 septembre pour se prononcer sur le dispositif, ses modalités et son financement.

Les réponses seront mises en ligne sur le site du ministère. Un exercice de transparence qui vise à mettre les associations de taxis face à leurs responsabilités. Et accessoirement, à dédouaner le gouvernement si la mesure devait passer par pertes et profits, comme c'est aujourd'hui le plus probable. « Le gouvernement tient à sa position d'origine, mais ne l'imposera pas », confirme Alain Vidalies.

Lionel Steinmann

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