LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Il rachète un médicament et augmente le prix de 5000% - Le cachet passe de 13 à 750 dollars

Martin Shkreli, le patron le plus haï d'Amérique.
Martin Shkreli, le patron le plus haï d'Amérique. © Twitter
Kahina Sekkai , Mis à jour le

Martin Shkreli, un investisseur américain, a racheté à travers sa compagnie un médicament luttant contre la toxoplasmose ou encore la malaria… et augmenté les prix de 5000%.

L’homme le plus détesté d’Amérique s’appelle Martin Shkreli. Cet homme de 32 ans a choqué le pays en augmentant de plus de 5000% le prix d’un médicament utilisé depuis 60 ans dans le traitement de la toxoplasmose, le Daraprim. Ce produit était notamment très prescrit pour des patients séropositifs qui développent cette maladie en raison d’un système immunitaire affaibli, raconte le site RawStory , qui a révélé l'affaire. Il a été racheté en août dernier par Turing Pharmaceuticals, la société gérée par Martin Shkreli. Du jour au lendemain, le trentenaire a décidé de passer le prix du cachet de 13,50 dollars à 750 dollars.

Publicité

Ce médicament, approuvé depuis 1953 par la Food and Drugs Administration (FDA), est également utilisé pour traiter la malaria. Développé par GlaxoSmithKline, le Daraprim avait été revendu à CorePharma en 2010, société elle-même rachetée par Impax Laboratories l’année dernière. A l’été dernier, Impax a cédé les droits du Daraprim à Turing et ses investisseurs pour la somme de 90 millions de dollars. Le prix du Daraprim avait commencé à augmenter dès son rachat par CorePharma, qui a réussi à multiplier par dix le chiffre d’affaires liés au médicament en un an sans hausse du nombre de prescriptions, passant de 667.000 dollars pour 2010 à 6,3 millions en 2011 puis 9,9 millions en 2014, explique le «New York Times ». Avant d’être racheté par CorePharma, le cachet de Daraprim était vendu autour d’un dollar…

La suite après cette publicité

Martin Shkreli, un PDG décrié

Acheter un vieux médicament et en multiplier le prix est une tactique déjà employée par Martin Shkreli dans le passé. En 2011, via sa société Retrophin, il avait augmenté le tarif de produits acquis. Seulement, cette pratique n’avait pas été du goût du conseil d’administration de Retrophin, qui l’avait renvoyé en assurant que cet argent servait à rembourser des investisseurs déçus de son hedge fund. De son côté, le trentenaire a crié au complot, monté contre lui par Retrophin qui lui devrait encore 25 millions de dollars pour son licenciement.

La suite après cette publicité

Et cette technique est parfaitement légale aux Etats-Unis, ni la FDA ni le gouvernement ne pourront s’y attaquer. «La FDA n’a aucune autorité pour enquêter ou contrôler le prix proposé pour des médicaments», explique l’instance sur son site Internet. Les patients bénéficiant du Medicaid pourront toujours bénéficier du Daraprim à des prix peu élevés en raison de lois fédérales. Mais pour ceux bénéficiant de mutuelles privées, le surcoût pourrait entrainer des retards dans le traitement, puisque les hôpitaux ne pourront pas forcément se permettre d’avoir en stock un médicament à ce prix.

Pour se défendre, le patron cite… Eminem

La réaction de Martin Shkreli ne s’est pas fait attendre. Mais faisant preuve d’une grande maturité, le trentenaire a twitté… une chanson d’Eminem, «The Way I Am», ajoutant: «Il semble quand les médias me montrent du doigt. Donc je le pointe à mon tour, mais ça ne sera pas l’index ou l’auriculaire».

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Il s’est par la suite défendu d’une manière quelque peu plus professionnelle, assurant que le prix de vente initial était trop bas. Mais sa défense ne va pas aider sa réputation, puisqu’il estime que le prix est trop bas pour un produit qui sauve des vies: «Le prix du traitement pour sauver une vie était de seulement 1000 dollars, et nous savons que maintenant, avec la médecine moderne, des médicaments contre le cancer coûtent 100.000 dollars ou plus, des traitements contre des maladies rares peuvent monter jusqu’à un demi-million», a-t-il assuré sur Bloomberg. A 750 dollars le cachet, le patient mérite apparemment d’être sauvé. «Je crois que les gens pensent que l’accès au Daraprim va diminuer au lieu d’augmenter. Je garantis un accès plus grand à un prix inférieur pour les patients», a-t-il par la suite écrit sur Twitter, dont il est un fidèle utilisateur.

Attaqué sur le très faible coût de production du Daraprim (moins d’un dollar par pilule), le jeune millionnaire a assuré que la hausse servirait à la recherche dans une alternative au Daraprim. Mais en pleine polémique, il n’en oublie pas l’essentiel. Dans son dernier message publié sur le site de micro-blogging, Martin Shkreli écrit: «J’ai besoin d’une coupe de cheveux».

Contenus sponsorisés

Publicité