La Marche des peuples autochtones avait lieu pour la première fois cette année à Washington, le 18 janvier. Elle a rassemblé des milliers de personnes marchant pour défendre les droits et la culture des tribus amérindiennes, alors que cette minorité a été plusieurs fois prise à partie par l’administration Trump depuis son arrivée au pouvoir.

À la fin de la marche, rapporte Indian Country Today, “un natif américain entonnant le chant AIM [pour American Indian Movement] a été ridiculisé, raillé et moqué par un groupe de jeunes non-natifs”.

La vidéo, rapidement devenue virale, montre un jeune en particulier, portant une casquette “Make America Great Again”, le slogan de Donald Trump, regarder fixement le vieil homme dans les yeux, sous les vivats de ses camarades. Sa chanson se voulait pourtant un vecteur d’unité, “intimant d’être fort face aux ravages du colonialisme, la brutalité policière, un accès déplorable aux soins et les effets désastreux du changement climatique sur les réserves”, décrit le Washington Post. Le quotidien américain ajoute que “cette rencontre a généré une vague d’indignation sur les réseaux sociaux”.

Le Cincinnati Enquirer a révélé que ces garçons faisaient partie de la Covington Catholic High School, une école privée qui envoie ses élèves chaque année à la “marche pour la vie”, une manifestation anti-avortement, qui avait lieu ce vendredi également à Washington. L’établissement a regretté un “incident déplorable” et indiqué qu’elle allait “prendre les mesures appropriées”.

“Construisez le mur !”

De son côté, Indian Country Today a identifié le chanteur amérindien comme Nathan Phillips, originaire du Nebraska et vétéran de la guerre du Vietnam. Interrogé sur Instagram après la marche, le vieil homme a raconté avoir entendu les jeunes crier : “Construisez le mur ! Construisez le mur !” Des mots qui l’ont touché :

“Ce sont des terres indigènes. Elles ne devraient pas avoir de murs. Nous n’en avons pas eu pendant des millénaires, avant que quiconque arrive ici. Nous n’avons jamais eu de murs, nous n’avons jamais eu de prisons.”

Avant de poursuivre : “Nous avons toujours pris soin des anciens, nous prenions soin de nos enfants… Nous leur apprenions la différence entre le bien et le mal.”