La proposition n’a pas encore été votée, mais selon les médias locaux, il ne fait aucun doute qu’elle sera rapidement adoptée. “L’Italie sera bientôt le premier pays européen où il ne sera pas permis de rentrer dans une usine, au bureau, dans un cabinet professionnel ou dans n’importe quel autre lieu de travail sans un Green Pass valide”, annonce ce jeudi 16 septembre le Corriere della Sera.
Afin de pousser encore davantage d’Italiens à se vacciner, le gouvernement de Mario Draghi a décidé de prendre cette nouvelle mesure alors que cette version italienne du pass sanitaire était déjà requise pour un grand nombre d’activités.
Le contrôle du respect de cette obligation se fera de la manière suivante, détaille le quotidien milanais :
À l’intérieur des bureaux et des entreprises, les employés devront exhiber leur certificat qui devra être vérifié par un responsable désigné par l’entreprise, comme c’est déjà le cas aujourd’hui dans les écoles. Celui qui n’aura pas le certificat sera considéré absent non justifié et sera puni avec une amende allant de 400 à 1 000 euros. Après cinq jours d’absence injustifiée, le rapport de travail sera suspendu, et on ne pourra pas exiger de rétribution, mais en aucun cas en allant jusqu’au licenciement.”
Pour arriver à ce résultat, le président du Conseil, Mario Draghi, a dû beaucoup batailler à l’intérieur de sa majorité (il est soutenu par un gouvernement d’unité nationale). La Ligue de Matteo Salvini en particulier exigeait la possibilité de faire des tests gratuits (le Green Pass s’obtient avec la vaccination, mais aussi si l’on peut prouver que l’on est négatif au Covid ou guéri de celui-ci), mais cette option n’a pas été retenue. “Le prix des tests devra être à la charge de ceux qui ne veulent pas être vaccinés et sûrement pas à la charge de la collectivité”, a déclaré Mario Draghi.
Bientôt l’obligation vaccinale ?
L’objectif de l’exécutif est d’atteindre une sorte d’“immunité sociale” en vue de l’arrivée du froid, et le seuil à atteindre aurait été fixé à “44 millions de vaccinés sur 54 possibles”. C’est-à-dire “cinq millions de plus que les 39 qui ont déjà aujourd’hui reçu la deuxième dose”, conclut le Corriere della Sera, qui prévient :
Si, avec l’hiver, la situation venait à empirer malgré tout, l’obligation vaccinale pour tous sera prise en considération.”
Une sorte d’arme fatale que personne en Europe n’a osé dégainer jusqu’ici.
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Fondé en 1876, le premier quotidien italien mentionne toujours “della sera” (“du soir”) dans son titre, alors qu’il sort le matin depuis plus d’un siècle. Sérieux et sobre, le journal a su traverser les vicissitudes politiques en gardant son indépendance.
Dès sa naissance, le Corriere s’est affirmé comme le porte-parole de la bourgeoisie industrielle du Nord. Son format, très grand pour un quotidien moderne, participe à cette image de sérieux et de tradition. Il appartient à RCS Mediagroup, racheté en 2016 par l’homme d’affaires Urbano Cairo, qui possède également la chaîne La7.
Comme les autres journaux nationaux italiens, sa diffusion a connu ces dernières années une forte baisse, mais il reste en tête du classement.
Le journal est accompagné d’une multitude de suppléments dont Sette (vendredi), Io Donna (féminin du samedi) et La Lettura (dimanche).