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Après le carburant, le gouvernement craint une hausse de l'électricité

Edouard Philippe et Emmanuel Macron, le 27 novembre 2018.

Edouard Philippe et Emmanuel Macron, le 27 novembre 2018. - Ian Langsdon - AFP

Après le carburant, l'exécutif pourrait décider d'une hausse des tarifs de l'électricité, et ce dès le mois de février 2019.

Après la fronde contre la hausse des prix du carburant, le gouvernement va-t-il affronter la grogne contre l'augmentation tarifaire de l'électricité? Selon L'Opinion, l'exécutif recevra prochainement de la part de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) une proposition d'évolution du tarif de l'électricité, qui devrait aller dans le sens d'une hausse de 3 à 4% du prix actuellement payé par les Français. Si la CRE peut encore moduler ses recommandations, le résultat devrait se traduire par une hausse significative sur la facture. 

Vers une nouvelle grogne?

Cette augmentation tarifaire interviendrait dès le 1er février prochain, soit un mois après la hausse des prix du carburant, sur laquelle l'exécutif ne compte pas revenir malgré la fronde des gilets jaunes, qui s'apprêtent à mener leur troisième week-end d'action nationale.

Autrement dit, cette énième hausse tomberait mal en terme de calendrier pour le gouvernement, qui pourrait se retrouver confronté à une nouvelle grogne en 2019, ou à un renforcement de la colère qui s'exprime depuis plusieurs semaines, et qui reçoit le soutien d'une large partie de l'opinion publique. Selon un sondage Elabe pour BFMTV diffusé mercredi, 75% des Français approuvent en effet la mobilisation des gilets jaunes. 

Et au-delà du principe seul d'une augmentation, la grogne pourrait se construire autour de l'ampleur de cette hausse de l'électricité, si celle-ci s'élève effectivement à 3% selon les calculs de l'Opinion. Pour rappel, la dernière augmentation tarifaire remonte à février 2018, et s'était élevée à 0,7%. Mais la baisse de 0,5% au mois d'août avait finalement presque annulé son effet, rappelle L'Opinion.

Un piège pour l'exécutif

Le gouvernement peut décider d'ignorer cette recommandation de la CRE, comme l'avait fait l'exécutif en 2014, par la voix de Ségolène Royal. La ministre de l'Environnement avait préféré préserver le pouvoir d'achat des Français. Mais sa décision avait finalement été annulée par le Conseil d'Etat, et les consommateurs avaient vu l'effet de cette reculade deux ans plus tard, sur leur facture, qui avait augmenté rétroactivement. 

Si Emmanuel Macron et Edouard Philippe venaient à prendre la même décision pour ne pas attiser davantage la colère des Français, ils s'exposeraient donc au même risque. Mais s'ils décident d'appliquer les recommandations de la CRE dès le mois de février, le risque d'un début d'année marqué par une généralisation de la colère de la rue est grand. 

A.S.