Agnès Buzyn, le retour faute de recours

Au premier tour de l'élection municipale parisienne, la candidate soutenue par La République en Marche avait glané 17% des suffrages, se plaçant en troisième position derrière Anne Hidalgo et Rachida Dati. ©AFP - Julien de Rosa
Au premier tour de l'élection municipale parisienne, la candidate soutenue par La République en Marche avait glané 17% des suffrages, se plaçant en troisième position derrière Anne Hidalgo et Rachida Dati. ©AFP - Julien de Rosa
Au premier tour de l'élection municipale parisienne, la candidate soutenue par La République en Marche avait glané 17% des suffrages, se plaçant en troisième position derrière Anne Hidalgo et Rachida Dati. ©AFP - Julien de Rosa
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Elle avait claqué la porte et dénoncé une mascarade après le premier tour des municipales : comment expliquer le retour d'Agnès Buzyn pour mener les listes macronistes à Paris ?

« On efface tout et on recommence » : voilà le slogan que pourrait choisir Agnès Buzyn pour sa nouvelle campagne municipale.   
 

Venue du monde de la santé et en même temps dotée d'une forte ambition politique ; dédaigneuse du parcours politicien classique et en même temps désireuse de gagner des galons électoraux. 

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Cette contradiction réside dans un geste - à ce jour inexpliqué : quitter la ministère de la santé pour faire campagne... alors qu'une épidémie gronde.   

Siège éjectable

Après deux mois de silence, Agnès Buzyn a tenté hier, dans cette offensive médiatique au Figaro et à France Inter, de gommer ces états d'âmes.   
 

Les listes d'Agnès Buzyn avaient rassemblée seulement 17% des voix à Paris. Une ville où le parti macroniste avait engrangé 33% aux européennes l'an dernier. Et même 35% pour Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle.   

L'histoire d'Agnès Buzyn est aussi celle, plus large, d'un mouvement qui n'a pas su s'implanter lors de ces élections municipales (en tout cas au premier tour).   

Sortons de Paris : à Rouen, le faible score et l'abandon du candidat En Marche à Rouen, cette semaine, l'illustre aussi.

Croix

Mais on peut voir la situation sous un autre angle. La République en Marche a fait, suggérons-le, une croix sur Paris. Sauf miracle, la ville ne sera pas gagnée cette fois-ci.   
 

Mais surtout maintenir l'unité. Eviter la bagarre générale que les défaites suscitent souvent. Ne rien faire, ne rien dire qui puisse humilier Agnès Buzyn.
D'où le ton extrêmement solidaire adopté par le gouvernement et par sa porte-parole, Sibeth Ndiaye :  

"Agnès Buzyn a été un grand ministre de la Santé. Elle a annoncé sa décision de poursuivre le combat dans les élections municipales parisienne. Je crois que cela l'honore. Et elle est tout à fait légitime pour le faire." 

Derrière ces mots, de la camaraderie, mais aussi de la précaution. 

Car au mois de juin, il y aura également les commissions d'enquête parlementaire sur la gestion de la pandémie. Et l'ancienne ministre Agnès Buzyn sera bien sûr interrogée sur ses responsabilités.   

Rien ne serait pire pour le gouvernement qu'un déballage désordonné. Où les acteurs se rejettent la faute les uns sur les autres. Où chacun, pour sauver sa réputation, entache celle de son voisin.

Alors pour éviter cela, le mot d'ordre est clair : serrez les rangs. On oublie. On efface tout. On se donne la main.

L'ambiance est au pardon, presque à la communion. Après tout, une messe vaut bien Paris. 

Frédéric Says

L'équipe