« Jamais une telle chose n’était arrivée ici. » C’est par ces mots que sœur Donata, prieure du carmel de Marienthal (Bas-Rhin), résume auprès de France 3 Alsace le saccage de la chapelle de son couvent. Samedi 30 novembre en milieu de matinée, un jeune homme de 23 ans se présente à l’entrée de cet édifice néogothique de la fin du XIXe. « Il était calme, il a demandé à se rendre à la chapelle pour prier », raconte la religieuse.

« À un moment, la folie l’a pris », poursuit la prieure. Le jeune homme a alors abîmé un crucifix et une statue du Sacré-Cœur – au centre de la dévotion de ce carmel – déplacé un crucifix, renversé bougeoirs et chandeliers, endommagé stalles et ornements et même éraflé l’autel. Venue fleurir la chapelle, une religieuse s’est fait cracher au visage avant de donner l’alerte.

L’homme a déclaré porter un gilet explosif

Le jeune homme a affirmé aux forces de l’ordre venues l’arrêter qu’il portait un gilet explosif et qu’il avait caché une bombe dans le lieu de prière. Des déclarations qui se sont révélées être sans fondement. Selon les Dernières Nouvelles d’Alsace, l’homme de 23 ans a été placé en garde à vue et devait être placé en institution psychiatrique.

Une fois les constatations de la police faites, la douzaine de carmélites de Marienthal a pu reprendre possession de leur chapelle dans l’après-midi. Elles se sont alors attelées au nettoyage et à la remise en état du lieu de prière. Deux heures après, tout en était en ordre pour les vêpres. Malgré le « choc », ajoute la prieure, « en tant que religieuses, on prie pour que cet homme soit pris en charge ». Les carmélites ont également suivi « à contrecœur » le conseil de porter plainte, « vu les temps actuels ».

« Un fait divers malheureux mais isolé »

Joint par La Croix, François d’Alincourt, directeur de la communication du diocèse de Strasbourg, indique que si l’autel a été abîmé, la chapelle n’a pas été profanée pour autant. Il s’agit ainsi pour lui « un fait divers malheureux mais isolé » commis par un « déséquilibré ».« L’ensemble du diocèse est affecté et solidaire des carmélites », assure-t-il.

Le saccage de la chapelle de Marienthal vient s’ajouter à une liste de plusieurs dégradations dans des lieux de culte alsaciens. En mars dernier, deux églises avaient été vandalisées coup sur coup, à Reichstett et à Strasbourg. Des collégiens auraient reconnu être responsables des dégradations commises dans ce dernier cas.

Selon le ministère de l’intérieur, 1 063 actes « antichrétiens » auraient été commis en 2018, dont un peu moins d’un millier concernaient des cimetières ou des lieux de culte.