Heurts entre des policiers et des manifestants anti-G7, à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques), le 23 août 2019

Heurts entre des policiers et des manifestants anti-G7, à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques), le 23 août.

NurPhoto

C'est une information qui fait le tour des sites et réseaux sociaux proches de la mouvance anarchiste : une "taupe" aurait été repérée parmi les contestataires au contre-sommet du G7 au pays basque, vendredi 23 août 2019.

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Selon un texte non signé, mais attribué à des militants présents à Urrugne (Pyrénées-Atlantiques), où étaient logés la plupart des opposants au sommet international, une "flic infiltrée" aurait été "débusquée" au cours d'une réunion qui visait à préparer une manifestation à Bayonne. Cette femme aurait été surprise en train de photographier "discrètement" des participants à l'assemblée générale. Une fois son téléphone saisi par des personnes sur place, d'autres photos, ainsi que des "comptes rendus" transmis à un interlocuteur non identifié, auraient été découverts dans l'appareil.

"Dans la confusion qu'a provoquée cette découverte, cette keuf a réussi à disparaître du camp", est-il aussi précisé dans ce texte mettant en garde d'autres militants sur les conséquences de cette surveillance.

Une "gilet jaune" apparue à Toulouse

L'inspection du compte Facebook de cette "taupe" présumée permet en tout cas de voir que, depuis janvier dernier, elle a manifesté à plusieurs reprises de la sympathie pour la cause des gilets jaunes. Or, c'est précisément à cette date que la mystérieuse militante serait apparue à Toulouse parmi les manifestants en chasuble.

"Je ne la sentais pas, elle posait trop de questions", se souvient ainsi une ex-gilet jaune de la ville rose, sollicitée par L'Express. Elle aurait ensuite été vue à Biarritz, plusieurs semaines avant la tenue du G7, dans un rôle de co-organisatrice de la mobilisation, assure un témoin local.

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Selon nos informations, il ne s'agirait pas d'une policière, mais d'une "indicatrice", qui aurait été exfiltrée pour des raisons de sécurité. Cachée après avoir échappé à ses anciens "camarades", elle aurait été récupérée en voiture par le service qui utilisait ses informations, qui est basé à Toulouse. S'agit-il du renseignement territorial local ? De l'antenne de la DGSI dans la ville rose ?

Un policier explique à L'Express que l'infiltration d'un fonctionnaire, au contact direct des cibles concernées, n'est plus pratiquée dans les services de renseignement relevant du ministère de l'Intérieur. En revanche, "certains services étrangers l'autorisent, notamment les Britanniques, d'où l'épisode Mark Stone [infiltré auprès de l'équipe mise en cause dans l'affaire Tarnac], dans lequel le renseignement français a utilisé les talents d'un policier de Londres. Seuls quelques informateurs sont utilisés par les services et rémunérés, en argent, quelques centaines d'euros en général, ou par des faveurs rendues à l'intéressé ou à ses proches. En tout cas, ce sont les informateurs qui prennent désormais tous les risques...

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