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Comment Griveaux et Schiappa justifient la hausse des salaires de leurs conseillers

Les secrétaires d'Etat Benjamin Griveaux et Marlène Schiappa contestent l'ampleur de l'augmentation de la rémunération de leurs conseillers, comme l'a rapporté un document budgétaire cité par la presse. Sur le fond toutefois, ils jugent cette hausse de revenus légitime.

Arnaud Focraud , Mis à jour le
Benjamin Griveaux et Marlène Schiappa, à l'Assemblée nationale.
Benjamin Griveaux et Marlène Schiappa, à l'Assemblée nationale. © Reuters

C'est un document budgétaire qui est venu jeter le trouble sur les rémunérations réelles des membres des cabinets ministériels. Une annexe au projet de loi de finances de 2019, précisant la composition et les crédits alloués à l'entourage professionnel de chaque ministre, évoquée pour la première fois par l'ex-député PS spécialiste des finances publiques, René Dosière et le magazine Capital . Sauf que les chiffres avancés sont contestés au sein du gouvernement. Après la secrétaire d'Etat Marlène Schiappa dimanche, c'est son collègue, le porte-parole Benjamin Griveaux, qui a démenti l'ampleur des hausses évoquées... Tout en ne contestant pas l'augmentation en elle-même.

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"En 2018, le coût (en personnel) du gouvernement d’Edouard Philippe s’élève à 120 millions d’euros", contre 117 millions d'euros en 2017 soit une hausse de 2,6%, rapportait ainsi jeudi dernier sur son blog René Dosière. Mais, précisait l'ex-élu, "la rémunération moyenne d’un conseiller ministériel augmente dans 12 ministères dans des proportions choquantes voire scandaleuses compte tenu du contexte économique et financier de l’année 2018 et en particulier de l’évolution des rémunérations dans la fonction publique", ajoutait-il.

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Chez Griveaux, on parle d'une hausse de 27% et pas 86%

Vendredi, le journal Capital citait le cas particulier de Benjamin Griveaux, puisque le document budgétaire évoquait une hausse de 86,4% de la rémunération brute totale des cinq membres du cabinet du porte-parole du gouvernement. Le montant passait ainsi de 295.530 euros au 1er août 2017 à 550.782 euros au 1er août 2018, selon l'annexe (cliquez sur l'image pour agrandir) : 

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Rémunération du cabinet de Benjamin Griveaux

Rémunération du cabinet de Benjamin Griveaux

(Annexe au projet de loi de finances de 2019)

Sauf que ce montant est "faux", a assuré Benjamin Griveaux lundi matin sur Europe 1. Le vrai chiffre, "c'est 27%", a-t-il indiqué. Le chiffre de la ligne "rémunération brute totale" pour 2017 est "erroné" car il inclut la rémunération de seulement quatre conseillers, et non des cinq du cabinet, ce qui crée une base de comparaison défavorable dans le document en l'état, a précisé ensuite le cabinet du porte-parole. René Dosière évoquait, lui, une hausse de 49% sur la base de quatre collaborateurs. Mais la rémunération réelle pour 2017, avec ce cinquième membre, aurait été de 431.580 euros, et non de 295.530 euros, a également précisé le cabinet de Benjamin Griveaux, ramenant donc cette hausse à 27,6%.

Si le macroniste a dénoncé "ce tir au pigeon" dont la classe politique serait "en permanence victime", il assume le reste : si ses conseillers sont mieux payés, c'est parce qu'ils sont "plus expérimentés et plus âgés" que les précédents, a-t-il fait valoir. Benjamin Griveaux a également rappelé la baisse du nombre de membres de cabinet ministériel sous Macron - 311, contre 596 sous Sarkozy ou 522 sous Hollande -, permettant au final de réaliser une économie. 

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Une augmentation "pas déraisonnable" pour Schiappa

Deuxième secrétaire d'Etat "la plus généreuse" selon ce document, Marlène Schiappa s'était pour sa part défendu dimanche sur France 3. Le document budgétaire faisait apparaître une hausse de 26%. "Ce n'est pas vrai, ce ne sont pas des chiffres qui sont exacts, parce que ce qui se passe c’est que mon ancienne directrice de cabinet venait de l’administration donc venait d’un autre compte. Et j'ai une nouvelle directrice de cabinet, qui n’est pas rémunérée sur la base de l'administration donc ce sont des jeux et il n’y a pas d’augmentation de salaire", a-t-elle fait valoir. La secrétaire d'Etat a précisé cependant que plusieurs de ses conseillers ont été augmentés de "10 ou 15%". "Je ne trouve pas ça déraisonnable au bout de 18 mois à travailler sept jours sur sept d'arrache-pied", a-t-elle fait valoir. 

Dans sa note, l'ex-député René Dosière énumérait les 10 autres ministères concernés par cette hausse, dont le secrétariat d'Etat aux Affaires étrangères (+17,2%), l'Agriculture (+10,2%) ou encore l'Outre-mer (+10,1%). "L’importance et l’ampleur de ces progressions ne sont pas compensées par la diminution qui apparaît dans 6 ministères dont le taux est souvent faible (à l’exception de trois cabinets où elle atteint -15%)", concluait-il. Les plus économes mentionnés étant les secrétariats d'Etat aux Armées (-19,9%), aux Finances (-15%) et le ministère auprès du ministre de l'Intérieur (-13,5%).

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