Une enquête préliminaire a été ouverte, mardi 3 décembre, après la profanation de tombes au cimetière juif de Westhoffen, a annoncé le parquet de Saverne (Bas-Rhin). Les investigations ont été confiées à une cellule spécialisée de la gendarmerie.
Dans la matinée, 107 sépultures, sur les quelque 700 que compte le cimetière de cette bourgade de 1 600 âmes ont été découvertes souillées de croix gammées, taguées à la bombe noire. Le nombre « 14 », considéré comme un symbole suprémaciste blanc, a par ailleurs été retrouvé sur l’une d’elles.
Selon le parquet de Saverne, cette profanation s’inscrit dans un « phénomène sériel », avec plusieurs actes similaires commis les semaines précédentes dans des villages du secteur.
Le préfet du département, Jean-Luc Marx, « condamne avec la plus grande fermeté ces actes antisémites odieux qui frappent une nouvelle fois le Bas-Rhin et exprime son soutien le plus total à la communauté juive ».
« C’est la consternation, c’est le choc », a pour sa part réagi auprès de l’Agence France-presse (AFP) Maurice Dahan, le président du Consistoire israélite du département.
Recrudescence de graffitis et de dégradations
L’Alsace est confrontée depuis plusieurs mois à une recrudescence de graffitis et de dégradations à caractère antisémite et/ou raciste.
Le 19 février, 96 tombes du cimetière juif de Quatzenheim, à une quinzaine de kilomètres à l’est de Westhoffen, avaient été souillées de tags antisémites ; de même que celui de Herrlisheim, au nord-est de Strasbourg, le 11 décembre 2018. Le ou les auteurs de ces profanations n’ont pas encore été interpellés.
Mi-avril, des tags racistes et antisémites avaient été découverts sur les murs de la mairie de Dieffenthal. Quelques jours plus tard, des croix gammées et des insultes avaient été taguées sur la façade de la maison d’une élue à Schiltigheim. Des écrits à caractère antisémite avaient aussi été découverts début mars devant une école de Strasbourg, et des croix gammées sur les murs d’une ancienne synagogue à Mommenheim. Des mairies et des permanences d’élus ont également été la cible de dégradations.
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