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« Bilatérales », coups de gueule et portes qui claquent : à Bruxelles, les coulisses d’une négociation hors normes

Les chefs d’Etat européens vont tenter, lundi après-midi, de finaliser un accord. Récit d’un sommet hors normes.

Par  (Bruxelles, bureau européen) et  (Bruxelles, bureau européen)

Publié le 20 juillet 2020 à 11h55, modifié le 20 juillet 2020 à 15h16

Temps de Lecture 11 min.

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De gauche à droite : le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, la chancelière allemande, Angela Merkel, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et le président français Emmanuel Macron, lors du sommet européen, à Bruxelles, le 18 juillet.

Ils ont plusieurs fois été au bord de la rupture. Mais, face à l’ampleur de la récession historique qui s’est abattue sur le monde avec la pandémie due au coronavirus, aucun d’eux n’a osé prendre la responsabilité de siffler la fin des réjouissances, même quand elles ont viré au pugilat. Les chefs d’Etat et de gouvernement européens, réunis à Bruxelles depuis vendredi 17 juillet, ont donc continué à négocier, encore et encore, pour tenter de trouver un accord sur un plan de relance.

Lundi 20 juillet au matin, à 6 heures, les Vingt-Sept étaient « tout près d’une solution », selon plusieurs témoignages. Ils se sont séparés pour prendre un peu de repos, et faire tourner leurs ordinateurs, avant de se retrouver en milieu d’après midi. « De difficiles négociations viennent de s’achever et nous pouvons être très satisfaits du résultat d’aujourd’hui. Nous continuerons cet après-midi », a déclaré le chancelier autrichien ­Sebastian Kurz, lundi matin.

A moins de nouveaux rebondissements et d’ultimes marchandages, les Vingt-Sept seraient prêts à s’entendre sur les contours de leur plan de relance : 390 milliards d’euros de subventions, un peu moins de prêts, sur une enveloppe comprise entre 700 et 750 milliards d’euros.

Quant au mécanisme de contrôle des sommes allouées, qui a profondément divisé La Haye et Rome, le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, et son homologue italien, Giuseppe Conte, se seraient mis d’accord sur un dispositif qui permet, selon certaines conditions, à un Etat membre de soumettre la question aux Vingt-Sept s’il juge que les aides sont utilisées à mauvais escient. Enfin, le versement des fonds européens pourrait être bloqué par une décision des Vingt-Sept à la majorité qualifiée, s’ils estiment que le pays bénéficiaire ne respecte pas l’Etat de droit.

Le dessin d’une Union plus solidaire

Très largement inspiré des propositions franco-allemandes du 18 mai, le dispositif inédit sur lequel les Vingt-Sept ont travaillé d’arrache-pied est bien plus qu’un plan de relance à plusieurs centaines de milliards d’euros, alors que la pandémie a fait plus de 200 000 victimes en Europe. Il doit certes permettre une réponse économique massive à une crise sans précédent – et c’est fondamental –, mais il dessine aussi une Union européenne plus fédérale, plus solidaire et plus intégrée, dont le Nord, Allemagne en tête, ne voulait pas, jusqu’à une date récente, entendre parler.

La gravité de la crise du Covid-19 a convaincu Angela Merkel de changer d’avis et de s’allier avec Emmanuel Macron pour promouvoir une solution qui prévoyait l’émission d’une dette commune de 750 milliards d’euros, dont la majeure partie (500 milliards selon leur schéma initial) devait être versée sous forme de subventions aux pays les plus touchés par la pandémie due au coronavirus. Le reste sous forme de prêts, remboursables par les capitales concernées.

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