Le Parquet national financier ouvre une enquête sur le Grand Paris Express
La Cour des comptes avait mis en avant dès janvier 2018 des dérapages financiers et des suspicions de favoritisme autour de ce projet de supermétro.
Le Monde avec AFP
Publié le 23 janvier 2019 à 22h43, modifié le 24 janvier 2019 à 08h51
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Une enquête préliminaire a été ouverte par le Parquet national financier (PNF) au sujet du chantier pharaonique du Grand Paris Express, après un signalement de la Cour des comptes soulignant des dérapages financiers et des suspicions de favoritisme, a-t-on appris, mercredi 23 janvier, d’une source proche du dossier.
Dans un rapport rendu public en janvier 2018, la Cour, chargée d’examiner l’usage des deniers de l’Etat, avait dressé un diagnostic sévère sur les finances de la Société du Grand Paris (SGP), l’établissement public chargé en premier lieu de construire le futur métro automatique autour de la capitale.
Les coûts « n’ont cessé de dériver »
Chiffré à 19 milliards d’euros lors du débat public en 2010, le supermétro de quelque 200 kilomètres était déjà évalué à 22,63 milliards d’euros lorsque le projet a été affiné, en 2013. Au bout du compte, le coût total du Grand Paris Express serait, en fait, de 38,48 milliards d’euros, en incluant les « contributions financières » de la SGP à d’autres projets franciliens de transport, selon la Cour des comptes.
« Les coûts prévisionnels (…) n’ont cessé de dériver », ont résumé à l’époque dans ce rapport les gendarmes des deniers publics, en soulignant aussi que des « règles de procédure » ont « parfois [été] contournées » dans l’attribution de marchés conséquents. « Ponctuellement, la Cour a identifié des marchés pour lesquels les procédures et les grands principes de mise en concurrence n’avaient pas été respectés », peut-on lire dans ce rapport.
L’association anticorruption Anticor avait saisi la justice le 12 juin 2018, qui n’avait pas donné suite à sa demande d’ouverture d’enquête, dans l’attente d’« éventuels éléments complémentaires » et d’un signalement de la Cour des comptes, selon les extraits d’un courrier du PNF publié sur le site d’Anticor.
Anticor avait, par la suite, écrit le 15 novembre 2018 à la Cour des comptes pour lui demander de transmettre un signalement au PNF. « Nous sommes très satisfaits que cette enquête soit ouverte sur cette affaire hors norme qui porte sur un budget total de plus de 38 milliards d’euros, dont treize milliards d’euros de dérapages et avec 164 marchés publics passés sans aucune mise en concurrence », a réagi, auprès de l’AFP, le président d’Anticor, Jean-Christophe Picard.
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Le Monde avec AFP
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