Engie a transféré 27 milliards d'euros au Luxembourg

Selon "Les Jours", l'ex-GDF Suez, détenu majoritairement par l'État, aurait transféré une partie de ses capitaux pour réduire sa facture fiscale.

Source AFP

L'enquête estime que les bénéfices réalisés par Engie II de 2011 à 2014 se chiffrent à quelque 2 milliards d'euros
L'enquête estime que les bénéfices réalisés par Engie II de 2011 à 2014 se chiffrent à quelque 2 milliards d'euros © AFP

Temps de lecture : 2 min

Engie (ex-GDF Suez) a transféré, par l'intermédiaire d'une de ses filiales, quelque 27 milliards d'euros au Luxembourg afin de réduire sa facture fiscale, assure le média en ligne Les Jours dans une enquête publiée lundi. Cette holding, qui s'appelle Engie Invest International ou Engie II est en fait la maison mère chapeautant les quatre filiales d'Engie sur lesquelles enquête depuis septembre la Commission européenne, précise Les Jours.

La newsletter Économie

Tous les jeudis à 17h

Recevez le meilleur de l’actualité économique.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

« Ces 27 milliards représentent le niveau de ses capitaux propres, c'est-à-dire de ses ressources financières », ce qui représente plus de la moitié de la valeur totale du groupe Engie, qui affichait fin 2015 des capitaux propres de 49 milliards d'euros, relève l'enquête. « Engie II est en effet liée financièrement à ces quatre sociétés. Elle est leur maison mère, et c'est elle qui a prêté la somme destinée à mettre au point l'un des montages d'optimisation fiscale considéré comme litigieux par la Commission », détaille Les Jours, qui ajoute qu'Engie II est la holding de tête de la plupart des sociétés luxembourgeoises détenues par Engie et joue le rôle de banque interne du groupe.

État actionnaire majoritaire

Contacté par l'Agence France-Presse, Engie n'a pas apporté de commentaires. La Commission européenne a ouvert le 19 septembre une enquête sur des accords fiscaux passés « depuis septembre 2008 » par le Luxembourg avec GDF Suez (devenu aujourd'hui Engie), dont l'État français est le principal actionnaire avec plus de 32 % du capital, autour de deux transactions financières menées en 2009 et en 2011 à l'intérieur même du groupe.

Selon Les Jours, le schéma d'optimisation fiscale en oeuvre au sein de la multinationale depuis 2011 permet à des sociétés opérationnelles du groupe (celles qui disposent d'une véritable activité industrielle) d'apporter du capital à Engie II (soit un montant de 27 milliards d'euros), lequel est ensuite prêté à Engie CC (une précédente holding jouant le rôle de « banque interne » du groupe et créée avant 2008 en Belgique) qui le reprête à son tour aux sociétés opérationnelles. L'enquête du site estime que les bénéfices réalisés par Engie II de 2011 à 2014 se chiffrent à quelque 2 milliards d'euros alors que la charge fiscale d'Engie de 2011 à 2014 s'est résumée à « pas grand-chose », preuve supplémentaire, selon le site, de l'existence d'un vaste montage d'optimisation fiscale.

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation

Commentaires (10)

  • Le père La Grinche

    Oui, autrement dit : l'etat Français planque son pognon dans des paradis fiscaux.

  • Jepirad

    Ça relève de la bonne gestion. La faute à qui ? L'UE incapable d'harmoniser les pratiques fiscales, l'Etat français avec sa politique fiscale confiscatoire, la BCE avec sa politique monétaire débile, ... Un peu tout ça à la fois.

  • daniel94

    Passer à la concurrence en gagnant 10% sur la facture au passage. Cette action salutaire permettra à Engie de réduire ses bénéfices à planquer, héritage du monopole passé en train de se miter...