Tags antisémites dans le RER : le fonctionnaire territorial jugé ce samedi

L'homme de 65 ans, qui a reconnu une cinquantaine de tags antisémites dans les transports franciliens, a expliqué ses actes par son désarroi économique.

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Depuis le 16 février, les enquêteurs ont dénombré dans les transports en commun près d'une cinquantaine de tags et graffitis, dont les cibles principales sont Emmanuel Macron et la communauté juive.

Depuis le 16 février, les enquêteurs ont dénombré dans les transports en commun près d'une cinquantaine de tags et graffitis, dont les cibles principales sont Emmanuel Macron et la communauté juive.

© Gilles Targat / Gilles Targat / Photo12

Temps de lecture : 2 min

Christian P., 65 ans, a la haine. Il en connaît les raisons, mais sa colère ne vise pas une communauté en particulier, a-t-il affirmé jeudi à l'officier de police judiciaire de la brigade des réseaux ferrés lors de sa garde à vue. Depuis le 16 février, les enquêteurs ont dénombré dans les transports en commun près d'une cinquantaine de tags et graffitis, dont les cibles principales sont Emmanuel Macron et la communauté juive. C'est également dans le RER C où a sévi ce fonctionnaire du conseil départemental des Yvelines qu'avait été découverte une inscription raciste, antisémite et homophobe contre le footballeur Kylian MBappé.

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Christian P. avait été interpellé mercredi en flagrant délit par des agents de la sûreté ferroviaire peu après 6H00 du matin en gare de Versailles Rive Gauche. Interrogé par les policiers de la brigade des réseaux franciliens (BRF), il a admis «  une cinquantaine de tags  ».

Comparution immédiate

 

L'homme doit être jugé ce samedi à Paris pour «  dégradations de biens d'utilité publique  », a appris l'Agence France-Presse de source judiciaire. Christian P. avait été déféré vendredi soir au parquet de Paris qui a décidé de le faire juger en comparution immédiate samedi après-midi devant le tribunal de grande instance de Paris. Une autre procédure judiciaire, pour «  provocation à la haine raciale  », se poursuit par ailleurs à son encontre.

L'agent territorial proche de la retraite l'assure : il n'est pas un «  nazi  », car «  ces mouvements n'ont pas lieu d'être, ils sont une menace pour l'ordre public et notre société  ». Mais, confronté aux photographies des inscriptions prises par la police – «  Macron au four  », «  Macron à Dachau  », «  Juden Rase  » (sans doute Raus pour «  juifs dehors  », NDLR), accompagnées de croix gammées –, Christian P. a reconnu les faits. «  Ce jour-là, je n'ai apposé aucune croix, ce n'est pas moi qui les ai inscrites, affirme le mis en cause. D'ailleurs, vous constaterez, poursuit-il lors de son audition, qu'elles ne ressemblent pas à celles que j'ai inscrites plus tard  »  !

Acculé

«  Après les dégradations du 16 février, j'ai été pris comme d'une folie, je n'ai pas réussi à m'arrêter. C'est un peu comme si ça m'avait permis d'évacuer toute la haine que j'avais depuis des mois au fond de moi. Je ne sais pas comment l'expliquer.  »

Christian P. a tenté tout de même de donner des explications. Accablé par les crédits et l'absence d'aide institutionnelle, dit-il, ses dépenses ont augmenté tandis que son pouvoir d'achat diminuait après la prise en charge de sa mère placée en unité de séjour longue durée dans un hôpital francilien. Avec son épouse retraitée, leur revenu mensuel de 5 000 euros, un enfant handicapé à charge, Christian P. ne voyait pas le bout du tunnel : «  J'ai commencé à voir les choses de façon négative... Puis avec la télévision, les médias, j'ai eu plein d'images des Gilets jaunes. Je ne me suis pas retrouvé dans ce mouvement, mais certaines contestations sur le coût de la vie, les atteintes aux retraites, les aides, j'étais relativement d'accord. (...) avec les images de violences, j'ai imaginé faire voir mon mécontentement. »

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Commentaires (39)

  • Pierre l'Alpin

    Ces délires ne vont pas arriver à tout le monde, mais personne n'est à l'abri. Laissons les tribunaux juger de cette affaire déplorable, mais sachons qu'entre équilibre et folie, notre frontière de bienséance est assez vite franchie. Et ne nous roulons pas par terre de rage pour une ou deux inscriptions. Elle viennent souvent de nulle part, pour y retourner. Pas de quoi en faire un JT. CP relève plus du socio-psy que de la Justice.

  • flams2

    Désarroi économique avec 5000 euros par mois ?

  • Cabou_

    Leur revenu mensuel est de 5000€. Ce n'est donc pas son salaire personnel, car si son épouse est retraitée c'est qu'elle a travaillé et touche donc une partie des revenus du ménage !