Publicité

Poitou-Charentes : la gestion de Ségolène Royal mise en cause

Le rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) sur la gestion de Poitou-Charentes, dirigée jusqu’en 2014 par Ségolène Royal, fait état d’une situation financière dégradée tout en affirmant qu’il n’y a pas d’insincérité dans les comptes .

Par Frank Niedercorn

Publié le 19 déc. 2016 à 18:44

L’ombre de Ségolène Royal planait ce lundi dans l’hémicycle du conseil régional de Nouvelle Aquitaine. Dans une salle comble, la session plénière a commencé par le plat de résistance : la lecture du rapport de la Cour Régionale des Comptes (CRC) sur la situation financière des trois anciennes Régions.

Mais c’est bien la partie consacrée à l’ex-Poitou-Charentes qui était la plus attendue. Dès février dernier Alain Rousset le président socialiste du nouvel exécutif alarmé par une série de retard de paiements avait rapidement évoqué les « dérives financières » de la région longtemps dirigée par Ségolène Royal et demandé un audit à Ernst Young. Déclenchant la colère de la Ministre de l’écologie et du développement durable qui avait même menacé de poursuite certains élus qui avaient commenté les résultats. Pour l’essentiel le rapport de la CRC a confirmé les conclusions du cabinet : des retards de paiement d’un montant de 111 millions d’euros, des emprunts structurés potentiellement toxiques de 46,8 millions d’euros, une capacité d’autofinancement négative sur 2015 et une capacité de désendettement très dégradée de 19 ans.

Renégocier les emprunts toxiques

La cour jugeait toutefois que « l’examen détaillé de la manière et des conditions dans lesquelles il a été mis en oeuvre ne permet pas de qualifier ce processus budgétaire d’irrégulier ou d’insincère au regard des textes et jurisprudences applicables. ». Dès la lecture du rapport Ségolène Royal avait déclenché les contre-feux, invoquant un endettement global inférieur de 25% à la moyenne nationale déclarant même dans sa réponse avoir « pris connaissance avec grande satisfaction des observations définitives » de la Cour régionale des comptes.

Publicité

Alain Rousset qui estimait avant la séance que Ségolène Royal n’avait « pas lu le rapport » déclarait qu’il ne s’agissait pas de « regarder dans le rétroviseur » et voudrait passer à autre chose. Même si les retards, de paiement ayant été réglés, il veut désormais renégocier les emprunts toxiques : « Trois d’entre eux nous coûtent déjà respectivement 7, 9 et 11%. C’est un champ de mines. Il faut en sortir en travaillant au cas par cas. ». Le rapport souligne en effet que 41% de la dette de l’ex Poitou-Charentes est constituée d’emprunts dits sensibles souscrits avant 2010.

Opposition en pointe

L’opposition a quant à elle sorti l’artillerie lourde contre Ségolène Royal et son éphémère successeur Jean-François Macaire, à la tête de la région en 2015 et début 2016. « Chaque jour on rasait gratis », a dénoncé Pierre Durand pour les Républicains. C’est Jean Dionis du Séjour, UDI, qui portait la charge la plus sévère : « ce système organisé de retard de paiement a permis d’éviter la mise sous tutelle par le préfet ». Le maire d’Agen demandant à l’exécutif régional de porter plainte contre l’ancien directeur du budget et des finances devant la Cour de discipline budgétaire et financière (CDBF). « C’est le rôle du procureur auprès de la cour régionale des comptes. Et je suis très attentif à ce qu’il fera. J’aurai aussi une discussion avec le président de la CRC sur les mesures que cette dernière pourrait prendre », a répondu Alain Rousset.

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité