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Huit Français sur dix partisans d'une réduction de la dépense publique

EXCLUSIF + VIDEO - Près de 80 % des Français jugent urgent de réduire la dette de la France en jouant avant tout sur le levier des dépenses, selon un sondage Elabe. Mais il n'existe en revanche aucun consensus sur les secteurs où cette dépense devrait être réduite.

Près de 80 % des Français jugent urgent de réduire la dette de la France en jouant avant tout sur le levier des dépenses.
Près de 80 % des Français jugent urgent de réduire la dette de la France en jouant avant tout sur le levier des dépenses.

Par Renaud Honoré

Publié le 4 mai 2018 à 11:17Mis à jour le 5 juin 2018 à 13:00

Un an après son élection, Emmanuel Macron reste très évasif sur sa stratégie pour réduire la dépense publique en France. La remise du rapport du comité d'expert CAP 2022 - censé donner les clefs d'une réforme d'envergure de l'Etat - est repoussée de semaine en semaine depuis la fin mars. Une prudence qui peut se comprendre quand on se penche sur l'attitude pour le moins ambiguë des Français sur cette question, telle que la révèle le sondage réalisé par Elabe pour « Les Echos », Radio Classique et l'Institut Montaigne.

« Un terrain miné »

L'étude dessine le portrait d'une population favorable à une cure d'amaigrissement, mais beaucoup moins allante quant il s'agit de choisir un régime précis. « Cela reste un terrain miné pour le gouvernement, un domaine où il est plus facile de faire que dire » au vu des nombreux tabous qui demeurent, juge Bernard Sananès, président d'Elabe.

Le diagnostic général est pourtant partagé par une large part de la population. Ainsi, 79 % des Français considèrent qu'il est « urgent » de réduire la dette publique, et ils sont également 84 % à juger que cela passe « avant tout » par la réduction de la dépense publique. « C'est une surprise de voir s'exprimer cette opinion à un tel niveau d'adhésion. C'est le résultat de dix ou quinze ans de discours sur les dangers de l'endettement », estime Bernard Sananès. Il est vrai que la France s'apprête tout juste à sortir de neuf ans de procédure pour déficit excessif, et a vu nombre de rapports s'accumuler sur le sujet de l'endettement depuis celui de Michel Pébereau, en 2005.

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Consensus

Il est intéressant de voir que ces constats font consensus où que l'on se trouve sur l'échiquier politique. L'idée qu'il est « urgent » de réduire la dette publique recueille 91 % d'avis favorables chez les électeurs de François Fillon, 83 % chez ceux d'Emmanuel Macron et 80 % au sein de l'électorat de Marine Le Pen, mais également 64 % chez ceux de Jean-Luc Mélenchon.

Même consensus quant à la solution à employer pour résoudre ce problème d'endettement : les Français optent avant tout pour la réduction de la dépense publique plutôt que pour les hausses d'impôts, qu'ils aient choisi Marine Le Pen (90 % de ses électeurs se prononcent ainsi), Emmanuel Macron (83 %), François Fillon (92 %) et même Jean-Luc Mélenchon (73 %).

Des secteurs sanctuarisés

Le casse-tête arrive quand on commence à rentrer dans les détails. « Il y a encore beaucoup de secteurs sanctuarisés, où la dépense publique est jugée trop faible par les Français », relève Bernard Sananès. C'est particulièrement vrai pour la santé (66 % jugent l'effort public insuffisant), l'emploi (61 %) et l'éducation (58 %), et dans une moindre mesure pour la sécurité (53 %) ou le logement (49 %). Les avis sont un peu plus partagés pour la défense (49 % estiment que le niveau de dépenses est le bon, 35 % qu'il est trop faible) ou la protection sociale (45 % et 41 %). Sur les seules prestations sociales, 29 % des Français jugent qu'il faut les réduire, quand 55 % veulent les garder au niveau actuel.

Au vu de ces nombreuses vaches sacrées, la tâche du gouvernement s'annonce ardue. « Ce sera d'autant plus compliqué que le sujet n'a pas été porté politiquement pendant la campagne et depuis le début de l'action gouvernementale. Plutôt que de taper sur telle ou telle mission, l'exécutif serait sans doute avisé de mettre en avant la question de l'efficacité de la dépense publique », juge Bernard Sananès.

VIDEO L'analyse de Bernard Sananès

Sondage réalisé par Internet du 30 avril au 2 mai 2018, auprès d'un échantillon de 1.008 personnes, selon la méthode des quotas.

Renaud Honoré

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