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Le big bang de l'ouverture du dimanche dans les grands magasins parisiens

Tous ouvrent le septième jour, et tablent sur une hausse de leurs chiffres d'affaires.

Par Philippe Bertrand

Publié le 6 juin 2017 à 01:01

C'est un peu le Bouvines du commerce. Dimanche prochain, 11 juin, le Printemps du boulevard Haussmann ouvrira ses portes et le fera désormais toute l'année. A partir de cette date, tous les grands magasins parisiens seront en activité sept jours sur sept. La réforme Macron visant à créer et à animer des zones touristiques internationales, les fameuses ZTI (12 à Paris, 8 en province), ne sera plus en marche, mais en oeuvre. Et les premiers résultats des enseignes qui ont précédé le Printemps de quelques mois sont positifs au dire des professionnels. La route a été longue et semée d'embûches. Le ministre de l'Economie de François Hollande avait conditionné l'ouverture dominicale à un accord social. Il a donc fallu surmonter l'opposition de certains syndicats. L'adhésion à la réforme d'un délégué SUD au BHV, le soutien global de la CFDT, mais aussi de la CGC et de la CFTC, ont permis de surmonter l'opposition de la CGT et de FO. Le BHV a pris le rythme dominical le 3 juillet 2016, les Galeries Lafayette (même groupe) début janvier 2017 et le Bon Marché en mars. Proposée par le groupe Galeries Lafayette, la majoration salariale de 100 % est devenue la norme. Seule différence, l'octroi ou non d'une journée de repos compensateur en plus. C'est le cas au Printemps. Le BHV l'accorde dans la limite de 15 dimanches, les Galeries, de 7. Au Bon Marché, pas de repos compensateur, mais la création d'une majoration salariale de 50 % à 75 % pour le travail le samedi. Un dispositif original destiné à ne pas dépeupler les rayons le premier jour du week-end au profit du second. La demande du personnel déjà présent dans les magasins est forte. Certaines enseignes ont même limité les possibilités à une dizaine de fois, afin que tout le monde puisse profiter de la « prime du dimanche ». Mais aussi protéger les familles. Le volontariat, réversible, est la règle. Mais l'ouverture dominicale a aussi créé des emplois. Parfois à temps partiel, mais toujours en CDI. Aux Galeries Lafayette, on indique le nombre de 1.000 nouveaux postes, directs et indirects. Les postes indirects sont ceux créés par les marques qui louent des concessions dans les grands magasins. Le Printemps annonce 150 embauches. A l'Union du commerce de centre-ville, le syndicat professionnel, on estime à 1.000 le nombre total d'emplois directs créés par les quatre grands magasins parisiens. « Toutes les formules existent, précise Claude Boulle, le président exécutif. Deux jours payés trois, trois payés quatre... » Beaucoup d'étudiants profitent de ces emplois de fin de semaine.

Deuxième jour de ventes

Reste à savoir si le jeu du dimanche en vaut la chandelle. De nombreux opposants craignaient la cannibalisation des ventes des autres jours de la semaine. Les premiers résultats disent le contraire. Au BHV et aux Galeries Lafayette, les dirigeants évoquent une hausse globale du chiffre d'affaires annuel comprise entre 7 % et 10 %. Au Printemps, on espère au moins 5 %. D'autres sources évoquent des progressions à deux chiffres. Le dimanche est devenu le deuxième jour de ventes des grands magasins parisiens. Grâce aux touristes étrangers, et aux clients français, parisiens et franciliens qui retrouvent un confort d'achat perdu. Et peuvent accéder boulevard Haussmann ou rue de Rivoli en voiture... « Avec l'ouverture du Printemps, et celle des boutiques voisines qui vont suivre, l'attractivité du boulevard Haussmann le dimanche va devenir très forte », estime Claude Boulle. « Le quartier va exploser », prédit-il.

Philippe Bertrand

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