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1er Mai à Paris : une «intrusion» dans l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière qualifiée d'«attaque» par Castaner

Une trentaine de personnes ont été placées en garde à vue à la suite d’une intrusion dans l’enceinte de l’établissement, qualifiée d'«attaque» par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner.
par LIBERATION
publié le 2 mai 2019 à 7h32

Que s'est-il passé mercredi à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière, en marge du défilé parisien du 1er Mai ? Une trentaine de personnes ont été placées en garde à vue à la suite d'une intrusion dans l'enceinte de l'établissement, qualifiée d'«attaque» par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Peu après 16 heures, alors que les tensions redoublent entre «radicaux» et forces de l'ordre et que le cortège est séparé entre la place d'Italie et le boulevard de l'Hôpital, plongés sous les gaz lacrymogènes, la directrice de La Pitié-Salpêtrière est informée d'une tentative d'intrusion dans l'établissement. «Je me suis immédiatement rendue sur place, et lorsque je suis arrivée, la grille était forcée, la chaîne avait cédé, et des dizaines de personnes étaient en train d'entrer dans l'enceinte de l'hôpital», a témoigné Marie-Anne Ruder auprès de France Inter.

Parmi les «intrus», des gilets jaunes et des individus au visage dissimulé, a assuré la directrice de l'établissement, qui a appelé les services de police en raison notamment de «gestes violents et menaçants».  Puis, des dizaines de personnes «se sont précipitées en montant un escalier, en passant une passerelle vers le service de réanimation chirurgicale», qui accueille des «patients particulièrement vulnérables», a déclaré le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), Martin Hirsch, sur BFMTV. Sur la foi d'images de vidéosurveillance «absolument édifiantes» et qui seront transmises aux enquêteurs, il a décrit la tentative d'intrusion «alors que s'interposaient des infirmières, un interne  […] qui tenaient la porte avec toute la force qu'ils pouvaient avoir en criant "attention, ici il y a des patients"». Les forces de l'ordre sont arrivées après «une dizaine de minutes» et ont délogé les intrus, selon Mme Ruder.

Pas de signes d’agressivité 

En déplacement à l'hôpital, où un CRS a été admis pour une blessure à la tête, le ministre de l'Intérieur a évoqué une «attaque» par des dizaines de militants anticapitalistes d'ultragauche «black blocs». «Des infirmières ont dû préserver le service de réanimation. Nos forces de l'ordre sont immédiatement intervenues pour sauver le service de réanimation», a affirmé Christophe Castaner devant la presse. «Je ne connais pas les motivations de cette intrusion inexplicable. Je ne pense pas que ça ait un lien» avec l'hospitalisation du CRS, a estimé Martin Hirsch, qui a annoncé avoir porté plainte. «Je ne les ai pas vus crier à la recherche d'un blessé particulier. Je ne sais pas si c'est une invasion d'hôpital, s'ils fuyaient quelque chose», a-t-il ajouté. Selon M. Hirsch, «il n'y a pas eu de dégradations, grâce au sang-froid de l'équipe qui a tenu la porte, et grâce à la police qui est intervenue rapidement». 

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Plusieurs vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des manifestants – femmes, hommes, avec ou sans gilets jaunes -, ne montrant pas de signes visibles d’agressivité, stationner dans l’enceinte de la Pitié-Salpêtrière et tout près de l’entrée d’un bâtiment, du côté de l’entrée au N.97 du Boulevard de l’hôpital. On y voit également des policiers arriver par cette même entrée 97 et faire ressortir les manifestants vers le boulevard. Une journaliste de l’AFP a également vu à cet endroit des manifestants se réfugier dans l’enceinte de l’hôpital - qui fait plusieurs hectares - pour échapper aux gaz lacrymogènes sur le boulevard de l’Hôpital, avant d’être pourchassés par les forces de l’ordre, et certains interpellés. A ce stade, rien ne permet toutefois de dire si ces personnes visibles sur les vidéos ou celles vues par la journaliste de l’AFP sont les mêmes évoquées par les autorités.

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