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Pollution

Jusqu'à dix fois plus de particules fines dans le métro et le RER qu'à l'extérieur

Une étude du CNRS et de l'association Respire sur les particules fines, publiée ce mercredi, a relevé jusqu'à 800 millions de particules par mètre cube sur certains quais de métro ou de RER.
par LIBERATION
publié le 18 septembre 2019 à 14h55

L'air peut être jusqu'à dix fois plus pollué en particules fines dans le métro que dans l'air ambiant extérieur. C'est ce que conclut une équipe du CNRS avec l'association Respire en cette journée nationale de la qualité de l'air. Le sujet n'est pas nouveau, mais les données sont de plus en plus affinées.

Après avoir mesuré en juin ces particules fines dans les tunnels parisiens avec un appareil de haute précision (LOAC), l'équipe du directeur de recherche Jean-Baptiste Renard a pu mesurer pour la première fois des petites particules, jusqu'à 0,2 micron (PM 0,2), particulièrement néfastes. Ce sont «celles qui menacent tout particulièrement la santé des usagers et des salariés», précise le document de synthèse des résultats. En cause : le freinage des rames.

800 millions de particules par mètre cube

Les scientifiques ont compté jusqu'à 800 millions de particules par m3 sur le quai du RER A ou encore dans la station de gare de Lyon. Ils notent également que dans leurs relevés «99,5 % des particules sont de taille inférieure ou égale à PM1 [1 micron, ndlr]». Or la RATP ou Airparif ne mesuraient jusqu'ici que des particules plus grosses, de 10 et 2,5 microns.

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Cependant, «les différences sont considérables entre l'avant, l'arrière et le milieu du quai ; entre des stations plus ou moins profondes ; entre les couloirs et les quais, etc. Et même entre différents trains sur un même quai». Avoir un seul point de mesure par station, comme c'est le cas dans les relevés de la RATP, est donc «complètement insuffisant», constate l'équipe. Elle préconise d'étendre et de reproduire ce qui a été fait pour mieux comprendre la variabilité des résultats. Et aussi pour confirmer certaines hypothèses : «Dans le cas du RER, l'effet conjugué du freinage et des tunnels à voie unique pourrait souvent engendrer un nuage fortement concentré en particules fines qui se disperseraient ensuite dans la station. Dans le cas du métro, le contenu en particules semblerait plus sable, peut-être du fait d'un tunnel à deux voies permettant une répartition spatiale plus homogène des particules fines.»

A l'avenir, l'association Respire espère que les données accumulées permettront de diffuser des avertissements tels que «N'attendez pas votre RER près de l'entrée du tunnel !»

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