Julie Graziani : des menaces "atroces", ses confessions après la polémique

Julie Graziani : des menaces "atroces", ses confessions après la polémique JULIE GRAZIANI - Lundi 4 novembre, Julie Graziani a créé une énorme polémique avec ses propos sur le divorce et le SMIC visant une mère célibataire précaire. Quatre jours plus tard, l'éditorialiste a présenté ses excuses sur CNews.

[Mis à jour le 9 novembre 2019 à 19h34] "Mes propos étaient excessifs, pas intelligents (...) C'était vraiment une bêtise". C'est en ces termes que Julie Graziani est revenue sur ses propos chocs exprimés lundi 4 novembre sur LCI. L'éditorialiste a tenu à présenter ses excuses lors de l'émission de Jean-Marc Morandini, vendredi, sur CNews. Pendant plusieurs minutes, Julie Graziani a affirmé avoir des regrets quant à ses paroles qui ont provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Selon elle, ses mots auraient dépassé sa pensée. La polémiste a également déclaré qu'elle recevait de nombreuses menaces de mort et intimidations suite à cette polémique.

"Si les gens ont cru que c'était ce que je pensais, bien sûr que c'est horriblement blessant", concède Julie Graziani. Lors de la séquence polémique, elle était invitée à s'exprimer sur un échange entre Emmanuel Macron et une mère célibataire de deux enfants qui affirmait "pas trop [voir] comment on peut s'en sortir" en touchant seulement le Smic. L'invitée de LCI a alors tenu ces propos : "Je ne connais pas le parcours de vie de cette dame, qu'est-ce qu'elle a fait pour se retrouver au Smic ? Est-ce qu'elle a bien travaillé à l'école ? Est-ce qu'elle a suivi des études ? Et puis si on est au Smic, il ne faut peut-être pas divorcer dans ces cas-là..."

Jean-Marc Morandini demande à Julie Graziani pourquoi elle s'est exprimée ainsi. "Si je reviens sur la séquence, à un moment, je pars sur une idée qui me parait bonne, c'est-à-dire le thème de la responsabilisation, de ne pas subir les problèmes qui vous arrivent, d'être actif, d'être combatif pour vous en sortir et là c'est vrai que tout à coup je m'emballe", répond l'éditorialiste. "J'ai projeté sur cette dame sans la connaître mes souvenirs d'enfance qui me sont remontés à la figure et mes angoisses", a tenté d'analyser Julie Graziani, "j'ai connu la précarité quand j'étais jeune. J'ai vu les problèmes d'argent de mon père, qui a fait faillite, mon père humilié." 

"J'ai encore peur" 

Julie Graziani a ainsi évoqué une "bêtise". "Je méritais que l'on se moque moi. Ça a été fait", a-t-elle admis. Ses mots auraient dépassé sa pensée. Taxée de manque de compréhension et de mépris, ses propos ont choqué. Julie Graziani avait déjà essayé de présenter des excuses, notamment sous une forme humoristique dès le 6 novembre via une vidéo sur Twitter. Mais le ton léger de ses paroles n'avait pas satisfait les internautes. Elle affirme avoir reçu de nombreuses menaces : "Ça a été atroce. Les gens ont fait des appels au meurtre, au viol, ils ont dit qu'ils allaient brûler ma maison, ils ont menacé mes enfants. Par moment, j'ai eu peur qu'ils trouvent mon adresse et viennent chez moi. J'ai encore peur."

Après une semaine d'indignation massive sur les réseaux sociaux puis dans les médias, la polémique n'a pas désenflé. Le magazine avec lequel Julie Graziani collaborait, le mensuel conservateur L'Incorrect, a mis fin a leur collaboration. Dans un communiqué, la revue a qualifié ses paroles de "plus que malheureuses, répugnantes, à l'endroit d'une mère de famille pauvre". Julie Graziani affirme prendre cette décision comme un soulagement. Selon la militante anti-IVG, la ligne éditoriale de la revue ne correspondait pas vraiment à ses idées politiques. "Je ne suis pas d'extrême droite. Je suis inclassable", a-t-elle expliqué, précisant qu'elle n'était ni salariée ni rémunérée pour les articles qu'elle écrivait au sein de l'Incorrect. Pour la suite, la polémiste veut laisser passer l'orage. "Je reviendrai, mais je vais prendre un temps de recul. J'en ai besoin. Mon propos va être inaudible. En attendant, je vais laisser la vague s'apaiser", a-t-elle déclaré.

Le 8 novembre, Julie Graziani a également partagé les mots de son mari, Stanislas Graziani sur Twitter. Ce dernier a écrit une lettre pour répondre aux détracteurs de sa femme. Il explique en avoir "marre de répondre individuellement aux questions" et donne sa position détaillée. "Je trouve pour le moins ironique que ce reproche lui soit fait par des tombereaux de haine, qu'elle se fasse agresser dans la rue en présence de nos enfants, qu'on lui souhaite de crever la gueule ouverte", regrette-t-il. Pour lui, "cette affaire a pris des proportions absolument ridicules". Stanislas Graziani réfute par ailleurs l'idée que sa femme soit d'extrême-droite. 

Qui est Julie Graziani ? 

Diplômée de l'École des hautes études commerciales de Paris (HEC), Julie Graziani, 41 ans, s'est fait connaître en 2010 comme militante de la Manif pour tous. Elle est également l'une des cofondatrices de l'Avant-garde, une association de droite conservatrice de défense des traditions chrétiennes, parfois classée à l'extrême-droite par les médias. En 2018, elle devient éditorialiste pour le magazine L'Incorrect, fondé par des membres de l'Avant-garde, dont les fondateurs sont pour certains proches de Marion Maréchal Le Pen, et souhaitent un rapprochement des Républicains avec le Rassemblement national. En outre, elle intervient parfois sur LCI ou BFMTV comme chroniqueuse. Suite à la polémique suscitée par ses propos controversés ce lundi, Julie Graziani ne représente plus l'Incorrect.