Accueil

Politique Droite
Présidentielle 2022 / sondage exclusif : Valérie Pécresse recule encore
Valérie Pécresse baisse dans les sondages.
AFP

Présidentielle 2022 / sondage exclusif : Valérie Pécresse recule encore

Cluster17 - Marianne

Par

Publié le

Dans la dernière vague de nos études électorales réalisées par Cluster17, la candidate du parti Les Républicains perd encore du terrain et est désormais devancée de peu par Marine Le Pen et Eric Zemmour. Emmanuel Macron reste largement en tête.

La troisième édition de nos sondages d'opinion réalisés par l'institut Cluster17 révèle une situation politique à la fois incertaine mais d'une grande stabilité : les positions des principaux candidats bougent très peu, dans les limites de la marge d'erreur, mais ils sont remarquablement proches les uns des autres et la lutte pour l'accession au second tour derrière Emmanuel Macron paraît très ouverte. Dans cette bataille à trois, voire à quatre, qui s'annonce, c'est Valérie Pécresse qui marque un recul cette semaine, au profit d'Eric Zemmour.

Le sondage de Cluster17 a été réalisé entre le 11 et 15 janvier 2022 auprès d'un échantillon de 2 770 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Les marges d'erreur se situent entre 0,8 % (pour un pourcentage de 5 %) et 1,8 % (pour 40, 50 ou 60 %). La participation estimée est de 78 %. La particularité de Cluster17 réside dans la « clusterisation » : en plus des catégories traditionnelles d'analyse (âge, revenu, catégorie socioprofessionnelle, préférence partisane…), l'institut propose 16 familles qui réunissent des Français partageant le même système d'opinion ainsi que des caractéristiques sociales et géographiques. Vous pouvez faire vous-même le test pour savoir à quel cluster vous appartenez, ou prendre connaissance de la description détaillée de chaque cluster réalisée par Marianne.

A LIRE AUSSI : À quelle famille politique appartenez-vous ? Faites le test

Dans cette photographie de l'opinion réalisée mi-janvier, le président sortant bénéficie encore d'une avance confortable, avec 22,5% des intentions de vote. Emmanuel Macron bénéficie toujours du même atout : une forte mobilisation dans les clusters aisés et âgés qui constituent sa base (74% des Centristes, 52% des Sociaux-Démocrates, 43% des Sociaux-Républicains, 38% des Libéraux) mais également une capacité à attirer la confiance des catégories de la population peu politisées comme les Éclectiques (36%), Apolitiques (33%) et Progressistes (30%).

A droite, Marine Le Pen et Eric Zemmour se stabilisent à 14,5% et 14% des intentions de vote, des chiffres qui paraissent pour l'heure peu susceptibles de changer significativement, puisque les deux électorats se déclarent plutôt sûrs de leur choix (77 et 78%). Le schéma observé ces dernières semaines se répète : une Marine Le Pen forte chez les classes populaires (25% des ouvriers, 21% des employés) et les jeunes (20% chez les 18-24 ans, 21% chez les 25-34 ans), un Eric Zemmour essentiellement appuyé sur sa base d'électeurs Identitaires (46% des votes de ce cluster très participationniste) mais capable d'attirer une part non négligeable de Français appartenant aux catégories populaires.

Ghetto électoral

Valérie Pécresse ne parvient visiblement pas à insuffler une réelle dynamique à sa campagne : la voilà qui chute à 13%, deux points de moins qu'au début de l'année. Ce n'est pas nouveau, mais l'analyse le confirme, la droite LR est désormais enfermée dans une forme de ghetto électoral composé de cadres, de chefs d'entreprise et de retraités, n'arrivant plus du tout à séduire les classes moyennes, les ouvriers et les employés. En termes de clusters, la base de la présidente de la région Île-de-France est ainsi constituée de Libéraux (35%), de Conservateurs (28%) et d'Anti-Assistanat (22%). Des fragments de l'électorat qui ont le mérite d'afficher une certitude de vote très élevée, supérieure aux 79% de participation estimés par Cluster17.

Les intentions de vote mesurées par Cluster au 1er tour de la présidentielle.
Cluster17

À gauche, malgré les innombrables palabres et discussions, la situation reste figée : Jean-Luc Mélenchon est toujours loin devant (12,5%) une social-démocratie éparpillée et faible (Christiane Taubira à 5,5%, Anne Hidalgo à 2%), sans que les candidatures de Fabien Roussel (2%) et Yannick Jadot (4,5%) ne parviennent à émerger. Le candidat insoumis est néanmoins trop faible sur les segments de la gauche modérée, constitués d'électeurs bourgeois (10% chez les Sociaux-Démocrates) ainsi que sur l'électorat populaire anti-système (11% chez les Réfractaires, 5% chez les Sociaux-Patriotes) pour espérer revenir à son score de 2017, du moins à court terme.

Votre abonnement nous engage

En vous abonnant, vous soutenez le projet de la rédaction de Marianne : un journalisme libre, ni partisan, ni pactisant, toujours engagé ; un journalisme à la fois critique et force de proposition.

Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne