Jean-Marie Le Pen mis en examen dans l’affaire des emplois fictifs au RN

Au total, une vingtaine de mises en examen ont été prononcées, dont celle de Marine Le Pen, Louis Aliot et le trésorier du parti Wallerand de Saint-Just.

Jean-Marie Le Pen, devant la statute de Jeanne d’Arc, lors du 1er mai 2019.

Jean-Marie Le Pen, devant la statute de Jeanne d’Arc, lors du 1er mai 2019. JACQUES DEMARTHON / AFP

Jean-Marie Le Pen ne devait guère se faire d’illusion : il vient d’être mis en examen dans l’affaire des emplois présumés fictifs au RN pour « détournement de fonds publics » et « complicité » de ce délit. Le cofondateur du parti, rebaptisé Rassemblement national (RN), a été interrogé pendant plus de quatre heures par les juges d’instruction parisiens Claire Thépaut et Dominique Blanc sur les emplois de trois de ses assistants, selon ses avocats.

Jean-Marie Le Pen, était arrivé vendredi peu avant 14 heures au tribunal de Paris où il était convoqué en vue d’une mise en examen dans l’affaire des emplois présumés fictifs du parti d’extrême droite au Parlement européen, ont constaté des journalistes de l’AFP. Accompagné de ses deux avocats, il s’est dirigé vers le bureau de la juge Claire Thépaut, marchant à l’aide d’une canne.

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Le cofondateur du Front national avait annoncé lui-même le 5 septembre sa convocation par la juge d’instruction en vue d’une mise en examen, liée notamment aux emplois de son ancien garde du corps Thierry Légier et d’un ancien conseiller, Gaël Nofri.

Jean-Marie Le Pen avait alors assuré qu’il se ferait « un plaisir de dire ce qu’(il) pense à Mme Thépaut ». Sa démarche est « tout à fait illégitime » parce que « le pouvoir exécutif qu’elle représente (...) n’a pas la possibilité de s’ingérer dans le législatif », avait-il déclaré.

Refus de se rendre chez les juges

Déjà convoqué le 11 avril dans cette affaire, l’ancien dirigeant du parti frontiste avait refusé de se rendre chez les juges, se considérant encore protégé par son immunité d’eurodéputé. Cette dernière avait pourtant été levée par le Parlement européen, à la demande de la justice française, le 12 mars.

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Les magistrats instructeurs soupçonnent le RN et ses dirigeants d’avoir mis en place « de manière concertée et délibérée » un « système de détournement » des enveloppes allouées par l’UE à chaque député pour rémunérer des collaborateurs parlementaires, afin de permettre au parti de faire des économies sur ses salaires.

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Le préjudice a été estimé par le Parlement européen à près de 7 millions d’euros pour la période 2009-2017.

Une vingtaine de mises en examen

Dans ce dossier, une vingtaine de mises en examen ont été prononcées, dont celle de Marine Le Pen, présidente du RN et fille de Jean-Marie Le Pen, l’ex-compagnon de cette dernière Louis Aliot ou encore le trésorier du parti Wallerand de Saint-Just, pour « détournement de fonds publics » ou complicité.

Le parti a lui aussi été mis en examen dans cette information judiciaire, qui est également ouverte pour « escroquerie en bande organisée », laissant envisager de possibles mises en examen aggravées.

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