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Sondage européennes : l’abstention au plus haut

Dans un bureau de vote de Saint-Cloud, le 25 mai 2014, lors des élections européennes.
Dans un bureau de vote de Saint-Cloud, le 25 mai 2014, lors des élections européennes. © FRED DUFOUR / AFP
Eric Hacquemand , Mis à jour le

C’est l’un des enseignements de notre enquête enquête quotidienne Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNews et Sud Radio : les Français ne semblent pas attirés par le scrutin du 26 mai prochain. 

Le record à battre : 59,37%. C’est le niveau d’abstention atteint lors des élections européennes de 2009, durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Dix ans plus tard, l’Europe attire toujours aussi peu les électeurs : selon notre sondage quotidien Ifop-Fiducial pour Paris Match, CNews et Sud Radio , l’abstention atteint 59,5% (+0,5). Le plus haut niveau jamais atteint depuis le lancement de notre enquête le 7 mars dernier. Il est vrai qu’en matière de participation, les élections européennes sont loin d’être un modèle. Certes, l’écart avec les autres scrutins se réduit. Mais elles restent, et de loin, le rendez vous électoral le plus boudé par les Français. En 2014, plus d’un électeur sur deux déjà ne s’était pas déplacé (57,57% d’abstention) dans les isoloirs, un phénomène qui s’aggrave depuis les premières élections européennes en 1979. Surtout chez les jeunes : seul un électeur de moins de 34 ans sur cinq se dit prêt à aller aux urnes dans deux mois...

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Malgré un retour cette année à une liste nationale (et non plus à des listes régionales comme il y a cinq ans), le constat demeure : «La faute à une Europe à laquelle on ne s'intéresse pas parce qu'elle est lointaine», estiment nombre d’experts. Les regards se tournent aussi vers les médias accusés de se «désintéresser des questions européennes» malgré un premier débat organisé le 4 avril prochain sur France 2. Et vers les formations politiques. En mai prochain, aucun «poids-lourd» ne sera tête de liste. Le scrutin 2019, c’est le bal des inconnus. De l’Insoumise Manon Aubry au jeune Jordan Bardella (Rassemblement national) en passant par deux intellectuels, François-Xavier Bellamy pour LR et Raphaël Glucksmann (Place publique-PS) . Même la majorité présidentielle n’envoie pas au feu une de ses figures en la personne de la ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau. Sauf surprise, l’ex-patronne de l’ENA devrait quitter le gouvernement pour entrer de plain-pied dans la campagne en début de semaine prochaine.

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"L'enjeu, c'est d'abord de mobiliser les siens"

Au petit jeu de l’abstention, certains pourraient perdre plus que d’autres. Selon notre sondage, seuls 38% (-3) des électeurs de Jean-Luc Mélenchon lors de la présidentielle de 2017 déclarent avoir l’intention d’aller voter en mai. Ce qui peut d’ailleurs expliquer que le leader des Insoumis enchaîne les meetings au côté de Manon Aubry. En face, 53% de ceux de Marine Le Pen et de François Fillon assurent qu'ils se rendront aux urnes.

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A quelques semaines de l’ouverture de la campagne officielle, tous les états-majors sont donc confrontés au même défi : «L’enjeu c’est d’abord de mobiliser les siens», note un stratège de la Macronie. Dans un océan d’abstention, le camp qui réussit à consolider le mieux son socle électoral augmente mécaniquement son score dans le résultat final. Et donc le nombre d’élus siégeant au Parlement de Strasbourg. La course est lancée. A ce stade, la majorité présidentielle et le Rassemblement national dominent toujours les intentions de vote. Avec 23,5% (=), la République en marche est en tête même si l’ex-Front national gagne un point, à 21,5%. Mais le niveau d’abstention est tel que rien n’est évidemment joué... 

A propos des marges d'erreur

La théorie statistique permet de mesurer l’incertitude à attacher à chaque résultat d’une enquête. Cette incertitude s’exprime par un intervalle de confiance situé de part et d’autre de la valeur observée et dans lequel la vraie valeur a une probabilité déterminée de se trouver. Cette incertitude, communément appelée «marge d’erreur», varie en fonction de la taille de l’échantillon et du pourcentage observé. Lorsque l'écart entre deux listes est inférieur à cette marge d'erreur, l'ordre d'arrivée des deux listes est donc incertain.

La méthodologie et la marge d'erreur spécifiques à chaque sondage sont indiquées dans le rapport détaillé, publié chaque jour et disponible ci-dessus. L'Ifop précise bien que «les résultats de cette enquête doivent être interprétés comme une indication significative de l’état des rapports de force actuels» mais qu'ils ne constituent en aucun cas un «élément prédictif des résultats le jour du vote».

Pour consulter la méthodologie complète de l'enquête, cliquez ici.

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