MOSCOU (awp/afp) - Un incendie dans une usine de condensats de gaz du géant russe Gazprom en Sibérie occidentale, maîtrisé vendredi, a perturbé la production et les exportations vers l'Europe, déjà sous pression cet été.

Cet incendie s'est déclaré jeudi près de la ville de Novy Ourengoï, à proximité du gisement du même nom, l'un des plus riches gisements de gaz naturel au monde, a indiqué jeudi le ministère des Situations d'urgence local dans un communiqué.

Selon les autorités, "personne n'a été tué ou blessé", mais 2.000 mètres carrés d'infrastructure ont été endommagés dans cette usine.

"L'incendie a été éteint. Une commission spécialement créée est chargée de déterminer la cause de l'incendie et d'en évaluer les conséquences", a ajouté Gazprom dans un communiqué adressé à l'agence Interfax.

Si le ministère assure que "les consommateurs n'ont pas été touchés par l'incident", l'agence TASS a rapporté que le site était à l'arrêt, et que le pompage de gaz à travers le gazoduc Yamal-Europe avait été réduit.

Selon les données de l'opérateur de gazoducs allemand Gascade, le débit à l'arrivée est passé de plus de deux millions de mètres cubes par heure avant l'accident à moins de la moitié toute la nuit de jeudi à vendredi, avant de remonter à 1,6 million.

Dans un rapport envoyé à l'AFP, les analystes de Renaissance Capital ont estimé que la production de Gazprom allait chuter en 2021 de 8 milliards de mètres cubes de gaz (2% de la production et 4% des exportations estimées) et de 5 millions de tonnes de condensats de gaz (près de 30% des prévisions 2021).

En tout, cela revient à 3% de la production annuelle d'hydrocarbures du groupe gazier russe, estiment les analystes, indiquant que vendredi le prix du gaz a augmenté de 3,5%.

Cela alors que les prix du gaz naturel en Europe atteignent déjà des records face à une demande accrue et à un niveau de stockage plus faible que d'ordinaire, provoquant des inquiétudes pour l'hiver à venir.

La hausse des prix a été aggravée par le refus russe d'augmenter le transit de gaz via l'Ukraine, estimant que le prix exigé par Kiev était trop élevé. A cela se sont ajoutés des travaux de manutention programmés sur plusieurs gazoducs en juillet.

Certains observateurs accusent Moscou de faire monter la pression et de rester sourd aux demandes européennes d'augmenter les livraisons en attendant la mise en service du gazoduc controversé Nord Stream 2.

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