Il faut toujours faire peur au gouvernement

Sapristi, voilà qui est fort triste : on apprend par différentes voies de presse que, récemment, la violence envers les élus augmenterait de façon sensible ! Voilà une bien mauvaise nouvelle en République du Bisounoursland, pays du miel et du lait où les élus sont choyés et les tensions inexistantes…

Pas de doute, la démocratie est en danger.

Compte-tenu de l’actualité, on pourrait croire que le principal coupable est un gouvernement devenu incontrôlable et ne reculant devant aucune torsion de la Constitution pour pousser son agenda ségrégationniste. On pourrait croire que cette démocratie s’est progressivement dissoute par la manipulation politique de la peur dans tous les médias afin de garantir une absence totale de remise en question des décisions gouvernementales. On pourrait croire que cette évaporation démocratique remonterait au moins à ces envolées colériques d’un Véran hurlant sur les députés pour leur faire voter un texte pourtant grotesquement inique.

Il n’en est rien : si la démocratie est maintenant menacée, c’est par quelques Français qui ont le toupet de trouver saumâtre les décisions politiques qu’on leur impose actuellement. Voilà qui est scandaleux puisque tout le monde sait, bien évidemment, que tout acte légal est forcément légitime et que tout ce qui sort de l’Assemblée nationale, ayant reçu l’onction parlementaire, est forcément bon, nécessaire et doit être accepté sans broncher.

Dès lors, l’actuelle augmentation des actes violents et les démonstrations d’hostilités de plus en plus claire à l’encontre des élus et des représentants du gouvernement sont tout à fait scandaleuses ! C’est intolérable ! Jugez plutôt :

Le 9 janvier dernier, plusieurs personnes ont agressé Stéphane Claireaux – député de St Pierre Et Miquelon, LREM – lors d’une manifestation contre le passe sanitaire et ont été jusqu’à lui lancer du goëmon. C’est scandaleux !

Il y a quelques jours, c’est la permanence d’Isabelle Rauch – député de la Moselle, LREM – qui a subi des dégradation. Une vitre y a été brisée par un caillou. C’est intolérable !

En début d’année, c’était Carole Bureau Bonnard – député de l’Oise, LREM – qui se prenait quelques petits graffitis bien sentis sur les murs de sa permanence laissant entendre que certains citoyens n’étaient pas tout à fait d’accord avec son vote gourmand du pass vaccinal. C’est scandaleux !

Pendant la visite à Grenoble de Jean Castex – clown à seringue, LREM – ce sont les habitants qui lui ont assez bruyamment fait savoir qu’ils n’étaient qu’assez peu réceptifs aux gags colorés que le premier ministre entendait leur montrer entre deux brimades et quelques remarques méchantes qu’il avait pourtant planifié de leur jeter à la face. Il a fallu l’exfiltrer rapidement. C’est intolérable !

Parallèlement, Eric Piolle – clown à vélo, Les Verts – s’est lui aussi retrouvé confronté à des citoyens bio-syntonisés très éco-conscients et particulièrement gaïa-remontés contre ses âneries. Le fier maire de Grenoble aura courageusement choisi de battre en retraite en pédalant sa sortie d’un jarret pétillant d’assurance. C’est scandaleux !

Ah, vraiment, tout ceci est autant intolérable que scandaleux, c’est à n’y plus rien comprendre ! Comment un peuple aussi soumis calme a-t-il pu ainsi se laisser aller à des pratiques si peu démocratiques alors que nos élus et nos ministres sont à la fois si compétents et surtout si attentifs au besoin du peuple ?

La question mérite d’être posée d’autant qu’elle en entraîne d’autres. À commencer par se demander si, justement, la confiance entre le peuple et ses représentants, qui n’a jamais été particulièrement élevée et dont on sait qu’elle s’est nettement dégradée avec la gestion de la crise Covid, n’est plus maintenant qu’un vestige, une chimère évaporée sans plus aucun lien avec la réalité. En effet, un récent sondage, effectué par la Fondapol pour le compte de l’Assemblée nationale (assez peu versée dans ce genre d’exercice), montre que 60% des Français comprennent (et pour une part croissante soutiennent) la violence dont les élus font actuellement l’objet : violences, insultes, une majorité de Français comprend et une partie cautionne même ce qui arrive actuellement à leurs représentants.

Or, et c’est la question suivante, malgré le résultat de ce sondage, malgré l’augmentation patente de cette violence, est-il normal qu’aucun député, aucun sénateur, aucun maire, aucun ministre ni aucun média du reste n’osent se remettre en question ? Est-il normal que, devant cette tendance maintenant claire, la réaction de ces individus soient toujours la même, à savoir la stupéfaction et le rejet en bloc de toute responsabilité qui n’est imputée au final qu’aux citoyens, incapables de contrôler leurs pulsions ?

Pas de remise en question, pas d’autocritique : l’élu, adoubé par le suffrage, est immédiatement nimbé d’une auréole de sainteté républicaine qui baigne ses actes et les lois qu’il vote d’une justesse, d’une légitimité et d’une bonté naturelle qui doit irradier tous les êtres raisonnables et sensibles. Ceux qui y sont opposés sont des incultes, des barbares avec lesquels on devra procéder avec une fermeté exemplaire. Les gueux qui s’opposent ont tort, et puis c’est tout.

Cependant, cela posé, ces effarouchés des violences devraient sérieusement commencer à réfléchir à leurs prochaines actions. Il n’est pas dit que cette violence, aussi officiellement détestable soit-elle, n’en devienne pas moins le mode d’expression privilégié si cette remise en question n’intervient pas très vite : les contraintes s’accumulent, les vexations aussi et nos aimables députés et autres clowns à seringue semblent avoir oublié que punir des gens innocents, choisir sciemment d’emmerder des personnes qui n’enfreignent ni loi ni morale, ce n’est généralement pas très bon pour sa propre intégrité.

Un autre élément que ces aimables élus devraient se rappeler rapidement est que, dans une démocratie digne de ce nom, celle-là même dont ils se réclament bruyamment dès qu’ils se sentent vaguement secoués ou menacés dans leur précieuse personne, les institutions de l’État, les élus, les ministres et toute leur clique sont les serviteurs du peuple et non l’inverse.

Dans une démocratie fonctionnelle et saine, légiférer ne se fait pas à la légère ; imposer des contraintes, des interdictions et surtout limiter les libertés fondamentales ne se fait alors qu’avec la fameuse main tremblante de Montesquieu, celle qui hésitera à toucher les lois existantes de peur d’une erreur qui viendrait alimenter le courroux du peuple.

Car oui, dans une vraie démocratie, le gouvernement a peur du peuple. C’est dans une dictature, messieurs les députés bousculés, que le peuple a peur du gouvernement. Et si l’histoire enseigne bien une chose, c’est que la fin des dictatures est rarement calme et sereine, notamment pour ceux qui en ont profité. Tenez-le vous pour dit.

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Commentaires396

  1. Higgins

    L’une, la guerre civile, sera la réponse à la seconde, la dictature. Cette dernière est en train de s’installer subrepticement mais sûrement avec le dévoiement complet des institutions de ce pays avec le CC et le CE en tête. C’est encore évitable mais nos sociétés, la France spécialement, sont tout proches du point d’inflexion. Celui-ci franchit, la mèche brûlera jusqu’à l’explosion sans qu’il soit possible de l’éteindre. Les semaines à venir vont nous donner le la. Je reste pessimiste.

    1. Profetcie

      Je vous suis à 100% mais je crains que le fichage de plus en plus précis des individus et de leurs communications sur les réseaux sociaux n’étouffe toute tentative de rébellion. Par ailleurs, je ne crois pas les français capables d’un embrasement général à la suite d’un mouvement spontané. Je suis également pessimiste, mais dans le sens où la dictature triomphe.

    2. Mitch

      A mon avis il ne se passera rien tant que les gens auront quelques chose à perdre. Grosso-modo, tant que l’Etat nounou continuera d’endetter les 20 prochaines générations pour que Marcel et Simone achètent leur brosse à dents et leur Doliprane.

      Comme l’assistanat est culturel et bien ancré, et que la planche à billet tourne à fond, ca ne risque pas de s’arrêter.

      Si le pognon vient à manquer, il sera fléché encore plus afin de mettre sous perfusion une parti de la population et stigmatiser l’autre avec recherches de bouc-émissaires (les bonnes veilles technique éprouvées en somme). Les messages sont connus et les coupables potentiels aussi: les jeunes, les vieux, les salauds de riches, les patrons, les immigrés, … just name it.

      Le Français n’en a rien à foutre de la liberté (nous n’en serions pas là autrement). ce qui l’intéresse avant tout c’est que l’Etat nounou s’occupe de lui plus qu’il ne s’occupe de son voisin. Voisin qui selon lui, ne mérite pas d’être autant aidé, et qui ‘vis du système’ alors que lui n’a rien. Message entendu, ré-entendu, encore et encore …

      C’est crême’ pour l’Etat de diviser les uns et les autres. Même des minables comme CacheSex et Verreux en sont capable. C’est dire…

      1. Bruno13

        Tout à fait d’accord comme dit souvent H16 ce pays est foutu. Le biberonnage par l’état sport national chez nous est très apprécié et même plébiscité par un maximum de français ! On le voit bien avec ce Covid ou un max de gens apprécient la gestion de l’état. Quand on essaye de leur faire comprendre qu’un virus c’est aux médecins de le prendre en charge et non aux gouvernements ils ne comprennent pas. Les politiques ont tout fait pour que l’on en arrive là. Même au seins d’une commune on ne peut plus rien faire sans l’argent de l’état toutes les richesses communales sont captées par l’état et elles sont redistribués en fonctions de critères définis par l’état. L’état est partout et les gens en redemandent. Je ne voit pas comment on peut sortir de cette spirale !

      2. Pierre 82

        Affirmer “Le Français n’en a rien à foutre de la liberté” ne me semble pas être correct, même si ce concept est très en vogue sur ce blog.
        La réalité, c’est que depuis la fin de la guerre, l’état a finalement pris petit à petit possession de tous les secteurs de l’économie, et comme on arrivait quand même à vivre pas trop mal, les gens s’y sont accoutumés et ont intériorisé par commodité (ou lâcheté si ça vous fait plaisir) qu’il fallait s’y plier et que c’était là un fonctionnement normal. Au bout d’un moment, forcément il y a ceux qui dépendent du système et ceux qui le nourrissent, en se rappelant que la majorité des Français font partie des 2 catégories en payant des impôts d’un côté, et en réclamant des aides pour tout et n’importe quoi. En fait, ils ne “réclament pas tout de l’état”, ils réclament juste que l’argent qu’on leur vole retombe un peu dans leurs poches. Donc chaque fois qu’ils râlent, c’est pour demander non pas de l’aide à l’état, mais en réalité, pour demander que le service qu’ils estiment avoir payé par leurs impôts (et dont ils ne se rendent même plus compte qu’on leur vole) leur soit rendu.
        Et pour embrouiller encore plus l’esprit des gens, l’état s’acharne depuis la fin de la guerre à promouvoir le sentiment anti “ultrariches” dans la propagande et dans l’éducation nationale, et d’organiser l’ignorance crasse des Français en matière d’économie, en payant des profs pour raconter aux enfants que la richesse est un “bien commun”, sorte de gâteau à taille fixe, qu’il convient de partager équitablement en évitant que certains soient trop gourmands. Forcément, si vous leur racontez ça depuis leur plus tendre enfance, la majorité va finir par le croire. L’incompréhension du monde arrange bien la caste politico-oligarchique.
        Tant que tout le monde s’y retrouve à peu près, ça fonctionne, mais il arrive forcément un moment où ce système pervers s’enraie, faute de carburant, comme l’URSS a fini, et on a atteint ce point.

        Dire donc “Affirmer “Le Français n’en a rien à foutre de la liberté” est du même ordre que de dire “Les Australiens n’en ont rien à foutre de la liberté”, et est, amha, incorrect.

        1. Higgins

          Je disconviens respectueusement sur la conclusion mais je suis d’accord sur le processus qui a conduit à la situation actuelle. La majorité de nos compatriotes n’en a rien à faire de la Liberté. Trop compliqué, trop dangereux et surtout, bien trop exigeant.

          1. Jacques B.

            En fait, les Français veulent bien de leur liberté individuelle, mais pour ce qui est de la responsabilité, pendant naturel de la liberté (on ne peut être libre sans être responsable de ses actes et vice-versa), ils veulent qu’elle soit collective, mutualisée. Ils veulent le beurre et l’argent du beurre. Et si on leur dit qu’il leur faut choisir : soit c’est la liberté individuelle et la responsabilité individuelle qui va avec, soit pas de liberté et une responsabilité collectivisée, ils choisissent la seconde option, parce qu’ils ont en horreur la responsabilité individuelle et beaucoup se disent qu’ils arriveront toujours à faire porter sur les autres (i.e. la collectivité nationale) les conséquences de leurs choix individuels douteux. Le beurre et l’argent du beurre, tirer les marrons du feu sans se brûler, la “débrouille” plus ou moins honnête, je fraude un le fisc si je peux mais je tire un max sur les aides publiques, je prends un sens interdit si personne ne me voit mais je hurle si je vois qqun faire la même chose, etc. Ça s’appelle aussi le manque de civisme, une moralité douteuse.
            Tous ne sont pas comme ça, mais beaucoup quand même.
            Beaucoup de Français envient les gens plus aisés qu’eux mais ne se rendent pas compte qu’ils sont enviés par des moins aisés qu’eux. La jalousie est quand même un moteur important chez bcp de nos compatriotes. Et après on ne comprend pas que l’Américain moyen donne plus de deux fois plus que le Français moyen aux oeuvres caritatives, mais tout cela est lié. Quand on n’est pas dévoré de jalousie et de mesquinerie, on est beaucoup plus généreux.
            Oui, CPEF s’il n’y a pas un sursaut (avant tout moral) chez les Français. Le libéralisme, c’est une philosophie mais c’est aussi une morale.

            1. durru

              “l’Américain moyen donne plus de deux fois plus que le Français moyen aux oeuvres caritatives”
              Regardez aussi le niveau de prélèvements là-bas et ici. À mon avis, il y a un rapport.
              Le Français donnait plus quand il était moins taxé aussi…

              1. Jacques B.

                C’est un choix de société : les Yankees ne supportent pas que l’État s’occupe de tout à leur place ; les Français, beaucoup plus…

            2. Dr Slump

              C’est à dire qu’en France, l’argent, c’est indécent. On le cache. On le met dans des enveloppes. Mr & Mme Riches Bourgeois prennent leur Mercedes pour sortir de ville en direction du garage, en banlieue, où ils garent leur Rolls ou leur Ferrari, qu’ils vont prendre pour aller flamber sur la côte d’Azur en toute discrétion.

              Au contraire, aux USA l’argent est valorisant, c’est la preuve de votre talent dans un pays où on attache une grande importance à la réussite individuelle. On en parle ouvertement, on n’hésite pas à en faire étalage. Aux USA, quand on se présente et qu’on parle de son métier, on précise au passage combien on gagne, sans complexe, et le cas échéant on vous en fait compliment.

              Cette course à la réussite a ses mauvais côtés, mais quel contraste tout de même avec la honte que c’est en France. Bon, aux US c’est le plaisir qui est indécent, qu’il soit sexuel ou culinaire. Alors chez nous montrer publiquement son blé, c’est aussi honteux que c’est pour eux de montrer ses seins sur les plages. Personne n’est parfait.

  2. Yvon Ster

    “L’oligarchie en place considère la France périphérique comme son ennemi prioritaire. Elle lui fait donc la guerre. Dans cette guerre, elle s’est alliée aux petits chéris, qui jouent le rôle de force supplétive. En cas de besoin, on peut toujours faire appel à eux, ils sont très disponibles.

    D’une manière générale, les petits chéris inspirent une peur salutaire. La peur est le commencement de la sagesse.” (Eric Werner)

  3. Lafayette

    Avec zemmour le droit de grève sera declaré anti français et voilà comment une bonne dictature nous fera du bien. Ou pas…

  4. Laurent

    Petite correction à apporter il me semble : “Compte-tenu de l’actualité, on pourrait croire que le principal coupable est un gouvernement devenu incontrôlable et ne RECULANT devant aucune torsion de la Constitution pour pousser son agenda ségrégationniste”

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