La démographie au secours de l'économie. Selon France Stratégie, organisme de réflexion auprès du Premier ministre, le départ en retraite des générations du baby boom entre 2012 et 2022 va permettre, même dans le pire des scénarios économiques, d'endiguer la hausse du chômage. Les baby boomers, nés entre 1950 et 1975, seront en effet 620 000 par an en moyenne à quitter le marché du travail, contre une moyenne de 500 000 départs à la retraite dans les périodes précédentes.

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Des générations pléthoriques

Dans le pire des cas imaginé, où seuls 115 000 nouveaux emplois par an seraient créés, le chômage serait à 9,7% en 2022, contre 10% en 2014. En effet, malgré l'augmentation de la population active due à son vieillissement, l'âge de la retraite ayant été reculé, la masse des baby boomers est telle qu'ils vont faire de la place. Ils sont environ 850 000 à atteindre chaque année la soixantaine, une masse pléthorique par rapport aux générations suivantes.


Entre 735 000 et 832 000 postes seraient à pourvoir en moyenne chaque année sur la période 2012 - 2022. Dans la version la plus optimiste, où l'investissement et l'innovation seraient favorisés grâce à un "contexte réglementaire et fiscal qui facilite l'éclosion de nouvelles activités", le taux de chômage tomberait à 6,7%. France Stratégie présente aussi un scénario "central", plus modeste, où une croissance de 1,4% permettrait de créer 177 000 emplois par an en moyenne et de faire baisser le chômage à 7,9%.

Une économie de services

Voilà donc une nouvelle raison de croire à l'inversion de la courbe du chômage, surtout si la croissance est au rendez-vous. Attention cependant, les postes libérés par les baby boomers ne seront pas mécaniquement occupés par les nouvelles générations. La tertiarisation de l'économie suit son cours, et les services restent favorisés par rapport à l'industrie et à l'agriculture. Les nouveaux retraités restant des consommateurs, la silver economy ou "économie des cheveux blancs" sera à l'origine de 195 000 emplois d'aides soignants et d'infirmiers. Au cours de leur vie, les baby boomers ont délaissé les biens manufacturés au profit de leurs loisirs, de leur santé et de leur culture, remarque France Stratégie.

Par contre, de nombreux emplois peu qualifiés d'ouvriers et d'employés seront détruits. D'où l'accent mis par France Stratégie sur "l'élévation du niveau d'étude de la population active" et les besoins de formation. Dans l'ensemble, les emplois les plus qualifiés seront les plus demandés, "principalement les métiers de cadres". 823 000 postes seraient ainsi à pourvoir dans les métiers de la gestion et de l'administration des entreprises selon le scénario "central". Mais dans le meilleur des cas, 6,7% de la population active reste tout de même au bord du chemin. Le papy boom n'y peut rien, la tertiarisation de l'économie ne permet pas le plein emploi.

>> Lire aussi: Au moins 115 000 emplois seront créés d'ici 2022, mais où?

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