Partager
Économie

Surprise ! La croissance est enfin de retour en France

L'Hexagone a enregistré une hausse de son PIB de 0,6% au 1er trimestre, un chiffre plus élevé que prévu tiré par la consommation, qui pourrait être enfin relayée par l'investissement. De quoi rassurer Bruxelles… un peu.
1 réaction
L'usine de PSA Peugeot-Citroën à Mulhouse
L'usine de PSA Peugeot-Citroën à Mulhouse
(c) AFP

Michel Sapin savoure aujourd’hui une de ses plus belles journées depuis qu’il occupe la fonction austère de grand argentier des comptes publics français. Mercredi 13 mai, l’Insee lui a apporté la première bonne nouvelle: au premier trimestre, la croissance française a fait un bond de 0,6%, bien plus fort qu’attendu. Mieux –une fois n’est pas coutume–, sur ces 3 premiers mois de 2015, la France dépasse largement la solide Allemagne et la dynamique Angleterre, toutes deux confrontées à un ralentissement inattendu, à 0,3%!

Tant rêvée, appelée, annoncée même déjà trop souvent, trop précipitamment par le gouvernement, la croissance est donc enfin de retour. Le ministre des Finances ne boude pas son plaisir: «C’est très encourageant. Nos perspectives de croissance pour 2015 sont aujourd’hui clairement confortées», s’est-il réjoui, allant même jusqu’à laisser entendre que la prévision de 1% sur laquelle le gouvernement a élaboré le budget est un «plancher» et pourrait bien être dépassée.

Satisfecit européen

Cet après-midi, seconde bonne nouvelle: la Commission européenne, qui publiait aujourd’hui ses recommandations économiques à chaque pays, adresse un satisfecit au gouvernement. «Je salue les autorités françaises pour leur engagement à se réformer et pour les mesures prises afin d'assurer la viabilité des finances publiques et ramener le déficit sous 3% d'ici à 2017», a ainsi déclaré le vice-président de la Commission, le Letton Valdis Dombrovskis… que l’on a connu plus mordant sur les performances économiques françaises.

Le retournement de faveur européen est spectaculaire quand on se rappelle comment Paris a dû batailler pendant 9 mois face à l’inflexible doxa de Bruxelles pour justifier, euro par euro, sa requête de prolonger le délai pour parvenir aux 3%. Il s’explique par le regain de croissance qui crédibilise le scénario, déjà conforté par la publication d'un déficit public moins pire que prévu fin 2014 (à 4% du PIB). Reste que le chef de Bercy, en première ligne sur le front européen, boit du petit lait. «J’ai pu remarquer que le climat à Bruxelles est devenu bien plus amical», s’amuse-t-il.

Secteurs sinistrés

Cependant, Sapin doit se garder de s’endormir sur ses lauriers. Un bon trimestre ne suffit pas pour trompeter et assurer le redécollage de la croissance. En 2013, après un deuxième trimestre à 0,7%, le soufflé était retombé. D’ailleurs, l’Insee ne prévoit «que» 0,3% pour le second trimestre. D’autant que, à y regarder de près, la reprise reste fragile. Elle a profité à plein du très favorable «alignement des planètes» –chute de l’euro, du prix du pétrole et des taux d’intérêt–, qui pourrait n’être qu’éphémère. Et elle est nourrie assez exclusivement par l’accélération de la consommation des ménages. Le secteur de la construction est toujours  résolument sinistré. L’investissement, moteur d’une croissance durable, et surtout l’emploi restent encore en berne, même si ces indicateurs pourraient s’améliorer après 2 ou 3 trimestres de reprise de l’activité.   

Quant à la Commission, elle n’a pas non plus complètement relâché sa surveillance. Certes il n’est plus question de sanctions, mais les partenaires européens ne veulent pas que la France profite des vents porteurs conjoncturels pour abandonner les réformes structurelles. Dombrovskis cite notamment la poursuite de la réforme du marché du travail, des efforts de simplification pour soutenir la compétitivité et l’amélioration du système fiscal. La Commission doit encore émettre son avis final le 10 juin.

Gaëlle Macke pour ChallengeSoir

1 réaction 1 réaction

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications