Le vice-ministre bolivien de l’intérieur Rodolfo Illanes, séquestré par des mineurs qui bloquaient une route depuis plusieurs jours, a été « lâchement et brutalement assassiné » par ses ravisseurs, a annoncé le ministre de l’intérieur Carlos Romero.
Le représentant du gouvernement se rendait sur les lieux de la manifestation, à Panduro, un village de haute altitude situé à une centaine de kilomètres à l’ouest de La Paz, pour entamer un dialogue avec les mineurs qui exigeaient une réforme du droit du travail.
« Acte criminel sans précédent »
Rodolfo Illanes, avocat pénaliste de 56 ans, avait été nommé vice-ministre en mars et devait jouer un rôle de médiateur dans le conflit. Il « était persuadé que la rencontre avec certains représentants de mineurs permettrait d’instaurer un dialogue avec le gouvernement (…), mais il a été intercepté par des mineurs et emmené sur une colline. (…) Il a été humilié, torturé et battu à mort », a précisé M. Romero qui évoque un « acte criminel sans précédent ». Le garde du corps dépouillé de son arme est parvenu à prendre la fuite et a été hospitalisé à La Paz.
Le ministre de la défense a indiqué que « 100 à 120 personnes » avaient été arrêtées et que les meneurs avaient été identifiés. « Cet acte ne restera pas impuni, il y aura des sanctions pénales. » Il a également précisé que le président bolivien Evo Morales était « profondément ému » par cet acte.
Un conflit social déjà meurtrier
Les mineurs bloquent depuis plusieurs jours un axe routier important pour exiger le droit de se réunir en syndicats. Selon M. Romero, ils cherchent en réalité à recevoir l’autorisation de louer leurs concessions minières à des entreprises privées et étrangères, ce qui est interdit par la Constitution.
Des échauffourées opposant les forces de l’ordre et les manifestants ont eu lieu ces trois derniers jours. Une vingtaine de policiers ont été blessés et plusieurs mineurs tués.
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