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Au troisième jour de conflit, Air France s’installe dans la grève

Les grévistes réclament toujours une augmentation générale des salaires de 6 %. Selon la direction, accéder à cette demande reviendrait à dépenser 240 millions d’euros

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Publié le 30 mars 2018 à 12h30, modifié le 25 juin 2018 à 15h57

Temps de Lecture 2 min.

Sirènes hurlantes et sono bruyante ont accompagné, vendredi 30 mars, le rassemblement des salariés d’Air France devant le forum de la Cité des personnels navigants à Roissy. Pour ce troisième jour de grève en cinq semaines, l’intersyndicale, qui rassemble dix organisations représentant toutes les catégories de personnels de la compagnie aérienne, avait souhaité faire une démonstration de force.

Selon une source syndicale, toutefois, la mobilisation serait « sensiblement moindre » que lors de la précédente journée, le 23 mars, avec un taux de grévistes proche d’un tiers chez les pilotes et de 30 % pour les autres catégories de personnels. « Il y a déjà eu plus de 300 annulations de vols », signale toutefois Sandrine Techer, secrétaire de section du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC). Avant le démarrage de cette nouvelle journée de grève, Air France prévoyait pourtant d’assurer les trois quarts de son programme de vols. Notamment en battant le rappel des personnels non grévistes et en recourant à des affrètements.

Les grévistes réclament toujours 6 % d’augmentation générale des salaires. Ils y voient un simple « rattrapage de l’inflation » après six années de blocage. La direction ne veut pas entendre parler de cette mesure qui coûterait, assure-t-elle, 240 millions d’euros à la compagnie aérienne. Et qui viendrait s’ajouter aux 200 millions d’euros déjà accordés sous forme de hausse des rémunérations (+ 1 %), d’augmentations individuelles et d’intéressement. En pratique, se défend Air France, la plus grosse partie des 590 millions d’euros de bénéfices enregistrés en 2017 serait absorbée par ces hausses de salaires.

« Il n’y a plus de négociations en ce moment »

En interne, les positions se figent. Pourtant, la compagnie avait semblé vouloir lâcher un peu de lest aux pilotes. Mais « cinq réunions de négociations très longues avec la direction » n’ont donné aucun résultat, déplore Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL). « A aucun moment, au cours de ces rencontres, n’ont été évoquées les augmentations de salaires », s’étonne le dirigeant syndical. « Air France, avant de commencer de discuter, a mis des préalables. Elle a exigé des concessions. »

Selon les syndicats, la direction aurait notamment demandé aux pilotes de faire évoluer le périmètre de Transavia, filiale à bas coûts d’Air France. La compagnie souhaiterait échanger une augmentation des rémunérations des pilotes contre l’autorisation d’accroître le nombre de destinations et d’avions de la flotte de Transavia. Une manœuvre de diversion pour le patron du SNPL. Selon lui, la direction « ne souhaite pas vraiment négocier mais elle n’assume pas » ce choix.

A raison de 26 millions d’euros par jour de grève, selon les chiffres d’Air France, la facture du conflit risque d’être très salée pour l’entreprise. La note s’élève déjà à près de 80 millions d’euros. Et ce n’est pas fini. Aux dires de M. Evain, « il n’y a plus de négociations en ce moment ». « Il n’y a aucune avancée » de la part de la direction, confirme Mme Techer. Ferme sur ses revendications, l’intersyndicale a déjà appelé à la grève les 3 et 7 avril et, faute d’obtenir satisfaction, elle pourrait accélérer le rythme des journées d’action en avril, mais ne souhaite pas, pour l’heure, dévoiler son calendrier. « Nous ne voulons pas que la direction puisse s’organiser, notamment en affrétant des avions » pour compenser les vols annulés faute d’équipages pour les piloter. De son côté, Air France déclarait, vendredi, vouloir « d’abord gérer » cette nouvelle journée de grève. Tout en affirmant que « le dialogue ne peut être rompu ». Un son de cloche très différent de celui des syndicats.

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