Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Paris, Bruxelles, Toulouse… la radicalisation des terroristes n'a pas eu lieu sur le Web

Aucun des auteurs des principaux attentats de ces deux dernières années ne s'est radicalisé sur Internet.

Par 

Publié le 12 janvier 2015 à 15h10, modifié le 13 janvier 2015 à 09h17

Temps de Lecture 3 min.

Pour Manuel Valls, le premier ministre, les priorités sont claires, au lendemain de la marche qui a rassemblé plus de quatre millions de Français en hommage aux attentats de la semaine dernière et pour la défense de la liberté d'expression : « Comme le prévoit la loi antiterrorisme votée récemment, la priorité, c'est de travailler sur Internet, c'est là qu'une partie de la radicalisation se forme », a-t-il déclaré sur BFM-TV, mentionnant également un « travail sur les prisons ». « La sécurité des Français ne peut pas se discuter. »

Mais si un certain nombre de messages haineux ou soutenant les terroristes ont bien été publiés sur le Web ces derniers jours, les auteurs des principaux attentats ayant touché la France et la Belgique depuis deux ans ne s'étaient pas du tout « radicalisés sur Internet ». Le profil des auteurs de ces tueries montre plutôt un double processus de radicalisation, en prison ou au contact de radicaux dans des mosquées proches des salafistes.

  • Les frères Kouachi 

Les premiers éléments de l'enquête sur les frères Kouachi, auteurs de la tuerie à Charlie Hebdo, montrent des profils très éloignés du jeune autoradicalisé en ligne. Au contraire : Chérif Kouachi faisait partie de la filière dite « des Buttes-Chaumont », du nom de ce quartier de Paris où il a fréquenté plusieurs mentors salafistes, dont Farid Benyettou. Arrêté en 2005 alors qu'il tente de rejoindre l'Irak pour y faire le djihad, il fait la connaissance à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis d'un nouveau père spirituel, Djamel Beghal. Sa seule utilisation connue d'Internet dans le cadre de ses activités terroristes se limite à la consultation de sites Web sur le maniement des armes.

Lire : Les frères Kouachi et Coulibaly, des pionniers du djihadisme français

  • Amedy Coulibably

Amedy Coulibably a fait la connaissance de Chérif Kouachi à Fleury-Mérogis. Décrit par une connaissance comme « quelqu'un qui a glissé progressivement de la petite à la grande criminalité, puis vers l'islamisme », il était sorti de prison en 2007. Condamné pour vols aggravés, trafic de stupéfiants et braquage, il menait une vie relativement tranquille, du moins en apparence : des interceptions téléphoniques montrent son implication dans un projet d'évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, auteur des attentats de 1995 dans le RER C. Il avait été arrêté à la suite d'une perquisition chez lui, au cours de laquelle les policiers avaient découvert des munitions. Sa seule utilisation connue d'Internet concerne des sites de poker en ligne. Il avait enregistré une vidéo de revendication, éditée après sa mort et mise en ligne dimanche, vraisemblablement par un complice.

Lire : Amedy Coulibaly, de la délinquance au terrorisme

  • Mehdi Nemmouche

L'auteur présumé de la tuerie du Musée juif de Belgique s'est lui aussi radicalisé en prison, entre 2008 et 2009, alors qu'il purge une peine pour vol aggravé et pour le braquage d'une supérette à Tourcoing commis en 2006. Repéré par l'administration pénitentiaire pour ses appels intempestifs à la prière collective, il passe un an et demi en quartier disciplinaire. En 2011, il est poursuivi pour des violences sur un surveillant. Le 4 décembre 2012, il sort de prison, où il aura passé cinq années. On ne lui connaît aucune activité islamiste ou terroriste en ligne.

Lire : Mehdi Nemmouche, ce que l'on sait de son parcours

  • Mohammed Merah

La thèse initiale des services de renseignement était que Mohammed Merah, l'auteur des tueries de Toulouse ayant touché des militaires et des juifs, s'était « autoradicalisé en prison [en 2009], tout seul, en lisant le Coran » (Le Monde du 24 mars 2012). L'enquête a montré que Mohammed Merah était cependant en contact téléphonique avec de très nombreux interlocuteurs radicaux, dans 20 pays. Il n'avait pas d'utilisation connue d'Internet pour ses activités terroristes.

Lire : Mohamed Merah, un loup pas si solitaire

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.