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Montebourg : « Le décret sur les entreprises, c'est la fin du laisser-faire »

Entretien. Arnaud Montebourg a élargi le décret sur les entreprises « stratégiques » qui permet à l'Etat de s'opposer à la prise de contrôle d'une entreprise.

Propos recueillis par  et

Publié le 15 mai 2014 à 12h51, modifié le 15 mai 2014 à 14h48

Temps de Lecture 2 min.

Arnaud Montebourg, dans son bureau à Bercy, mercredi 14 mai.

C'est l'outil dont rêvait Arnaud Montebourg. En élargissant le décret sur les entreprises « stratégiques », qui permet à l'Etat de s'opposer à la prise de contrôle d'une entreprise, à cinq nouveaux secteurs, la France se dote de la même arme que ses voisins, estime le ministre de l'économie. Qui compte bien l'utiliser dans le dossier Alstom.

Pourquoi adopter un tel décret aujourd'hui ?

Arnaud Montebourg : Le choix que nous avons fait, avec le premier ministre, est un choix de patriotisme économique. Ces mesures de protection des intérêts stratégiques de la France sont une reconquête de notre puissance. C'est la fin du laisser-faire.

Avant, les dispositifs de contrôle lors du rachat d'entreprises françaises se limitaient aux industries de défense et de sécurité. A présent, nous avons les moyens de fixer les conditions d'une prise de contrôle d'une entreprise dans le domaine de l'eau, de la santé, de l'énergie, des transports et des télécommunications, dès lors que les intérêts fondamentaux du pays sont en cause.

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Nous pouvons désormais bloquer des cessions, exiger des contreparties. C'est un réarmement fondamental de la puissance publique. La France ne peut pas se contenter de discours quand les autres Etats agissent. Ce décret est une arme juste et proportionnée pour faire valoir les intérêts de la France.

Lire aussi : En plein rachat d'Alstom, le ministre de l'économie veut réaffirmer le pouvoir de l'Etat

Quels sont les dossiers dans lesquels vous comptez utiliser ce décret ? Celui de la vente d'Alstom à General Electric ?

Evidemment, Alstom entre dans le champ de ce décret comme d'autres entreprises stratégiques. Le pouvoir d'autorisation qu'il nous confère nous protège contre des formes indésirables de dépeçage et des risques de disparition. Et si nous encourageons les alliances industrielles, nous dissuaderons les démantèlements.

S'agissant d'Alstom, il faut rappeler que c'est un maillon essentiel de notre indépendance énergétique. Que ce soit pour nos centrales nucléaires ou les nouvelles technologies de la transition énergétique. Avec ce décret, nous rééquilibrons le rapport de force entre les intérêts des entreprises multinationales et les intérêts des Etats, qui ne sont pas toujours alignés. Les conditions d'une négociation juste et équilibrée sont maintenant réunies.

Vous présentez ce décret comme une arme de dissuasion. Mais êtes-vous prêt à appuyer sur le bouton ?

Il est difficile de demander à un gouvernement qui dispose de pouvoirs de ne pas en faire usage. Je note d'ailleurs qu'en 2012, le gouvernement américain a notifié 114 contrôles sur des investissements étrangers, qui ont conduit à dix retraits ou blocages. Il est arrivé que des entreprises françaises, comme Alcatel ou Safran, y soient assujetties. Dans la guerre économique mondiale, on ne peut priver la France d'une arme dont disposent tous ses partenaires et concurrents.

Lire notre tour d'horizon international : Comment les grandes puissances mettent leur industrie à l'abri

N'y a-t-il pas une contradiction entre une politique « sociale-libérale » de soutien aux entreprises et cette mesure ?

Se protéger dans la mondialisation n'exclut pas de faire des efforts sur soi-même. Rétablir notre propre compétitivité, surveiller nos coûts de production pour qu'ils ne dérapent pas, est aussi nécessaire que de disposer de moyens de négociation quand il y a risque de démantèlement de nos entreprises stratégiques.

Retrouvez l'intégralité de l'entretien avec Arnaud Montebourg (en édition abonnés)

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