Publicité

Toulouse : après une nouvelle nuit de violence, les forces de l'ordre restent mobilisées

VIDÉO - Après deux nuits de heurts dans les quartiers de Bellefontaine et de la Reynerie à Toulouse (Haute-Garonne), de nouveaux affrontements ont eu lieu mardi soir. Ce mercredi, un jeune émeutier a été condamné à trois mois de prison ferme.

Cinq personnes ont été interpellées dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une nouvelle vague de violences urbaines dans les quartiers du Mirail à Toulouse, selon le préfet de Haute-Garonne. «Cette nuit, les incidents ont connu une moindre intensité que les nuits précédentes dans les quartiers de la Reynerie et de Bagatelle même si des individus s'en sont pris une nouvelle fois de façon violente aux forces de l'ordre et aux véhicules des habitants du quartier», souligne le préfet Pascal Mailhos dans un communiqué.

Dans la nuit de lundi à mardi, 18 personnes - dont six mineurs - avaient déjà été interpellées lors de heurts dans l'ensemble résidentiel du Grand Mirail, quartier métissé gangrené par les trafics de drogue et les règlements de comptes, qui regroupe environ 40.000 habitants. Parmi les 18 interpellés, un jeune homme de nationalité hispano-marocaine a été condamné, ce mercredi, à six mois de prison, dont trois avec sursis, sans mandat de dépôt. Le tribunal correctionnel de Toulouse a été plus clément que le parquet, qui avait requis huit à douze mois de prison ferme avec délivrance d'un mandat de dépôt à l'audience effectuée dans le cadre de la comparution immédiate.

C'est «une peine d'équilibre», a expliqué le président du tribunal Jean-Pierre Vergne, à la lecture de la décision contre ce jeune homme poursuivi pour avoir jeté, lundi soir, une pierre sur un véhicule de police. Dans son réquisitoire visant des faits de «violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique», «dégradations», et «participation à un groupement en vue de la préparation de violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique», le procureur Patrice Michel s'était montré très virulent. Les autres individus devraient comparaître jeudi et vendredi.

«Une situation très fragile»

Alors qu'ils l'avaient un temps envisagé, la Ville et la préfecture ont renoncé à signer un arrêté visant à établir un couvre-feu dans le périmètre où se sont déroulés les affrontements. «Même si la situation reste fragile, nous avons noté une amélioration par rapport aux nuits précédentes», souligne une source proche du dossier. L'option du couvre-feu reste cependant envisageable, dans la perspective où les violences reprendraient ce mercredi soir.

Voiture brûlée au Miral, à Toulouse. REMY GABALDA/AFP

Dans son communiqué, le préfet Pascal Mailhos a également souligné que «la situation demeurait très fragile dans le Mirail» et notamment dans les quartiers de la Reynerie et de Bellefontaine, tous deux classés en zone de sécurité prioritaire et situés dans le Grand Mirail. «Les forces de l'ordre resteront massivement présentes dans les jours à venir pour éviter toute reprise des incidents», ajoute-t-il.

Les raisons de cette troisième nuit de violences urbaines pourraient être multiples. Selon plusieurs sources, c'est le décès d'un détenu à la maison d'arrêt de Seysses qui aurait provoqué les affrontements. Cet homme, né en 1990 et originaire du quartier, a été retrouvé pendu dans sa cellule samedi dernier. Mais une vidéo, diffusée sur les réseaux sociaux, de l'interpellation d'une femme portant le niqab, dimanche, dans le quartier, puis placée en garde à vue et poursuivie pour «rébellion, outrage et menaces sur personnes dépositaires de l'autorité publique», pourrait aussi être à l'origine des échauffourées.

Selon une source policière, huit véhicules ont été incendiés mardi soir, tandis que les syndicats Unité SGP Police FO et Alliance font état, dans leurs communiqués, «d'une vingtaine de véhicules incendiés et de nombreux containers et matériel public dégradés». Des représentants des forces de l'ordre ont aussi été la cible de projectiles, d'après une source proche du dossier. Toutefois, «aucun blessé n'est à déplorer», souligne Didier Martinez, secrétaire régional Unité SGP Police FO.

Toulouse : après une nouvelle nuit de violence, les forces de l'ordre restent mobilisées

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
116 commentaires
    À lire aussi