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Notre-Dame: le gouvernement cherche à encadrer les dons pour éviter les fraudes

L’État a mis en place un portail commun pour récolter les fonds pour reconstruire Notre-Dame. Capture d'écran du site Rebâtir Notre-Dame de Paris

La Fondation du patrimoine devrait porter plainte contre un site de dons frauduleux venant d’Italie. L’État a mis en place un portail commun pour récolter les fonds pour reconstruire Notre-Dame.

L’argent coule à flots pour Notre-Dame de Paris, et certains cherchent à en tirer profit. La Fondation du patrimoine a été alertée, mardi, sur une fraude venant d’Italie. Avec un faux logo «Fondation du Patrimoine», mais avec un vrai RIB, un mail enjoint «les amis de la France» à verser des dons pour un «symbole de notre histoire». Évidemment, le site est frauduleux et cherche à surfer sur la vague de générosité sans précédent au chevet de Notre Dame. La Fondation du Patrimoine devrait porter plainte.

L‘exemple n’est, hélas, pas isolé au point que le gouvernement a mis en place un portail commun www.rebatirnotredame.gouv.fr, fédérant quatre établissements et fondations d’utilité publique habilités à collecter des dons pour Notre-Dame:

- Centre des monuments nationaux

-Fondation Notre-Dame

-Fondation du patrimoine

-Fondation de France

«Ces plateformes respectent plusieurs engagements, dont le reversement intégral des sommes collectées, la sécurisation des paiements ou la transparence dans la collecte» explique-t-on au ministère de la Culture.

Depuis lundi soir, les dons affluent de toutes parts, et on estime qu’un milliard d’euros ont déjà été récoltés. La Fondation du patrimoine, qui récolte bon an mal an 15 millions d’euros pour financer des restaurations de patrimoine, affiche sur son site internet la somme record de 141 millions; dont 100 venant de la fondation Total et 11 de particuliers, y compris étrangers. Plusieurs grandes fortunes, dont Bernard Arnault, François Pinault, Martin Bouygues ou Lily Safra ont versé des sommes considérables, et les entreprises ne sont pas en reste. Cet élan considérable a précédé l’annonce par le gouvernement, faite mercredi, d’une souscription nationale, comme si la société civile avait été plus rapide à réagir.

Il n’en reste pas moins que l’État est également en première ligne. Tous les dons, s’ils sont versés à des organismes habilités, seront en partie déductibles fiscalement. Le gouvernement vient d’annoncer un geste pour les particuliers qui bénéficieront de 75% de réduction fiscale pour les dons jusqu’à 1000 euros et 66% au-delà. Côté entreprises, les dons sont déductibles à 60 %. «Il faut se féliciter de cette générosité. Mais mécaniquement, tout cela va coûter très cher à un l’État ultradéficitaire, et donc aux contribuables», affirme le député et membre de la commission des Finances, Gilles Carrez. Lequel suggère, à l’unisson avec les réseaux sociaux: «Et si les entreprises, du moins les plus fortunées, renonçaient aux incitations fiscales, pour le bien commun?». Mercredi matin, la famille Pinault a annoncé qu’elle ne fera pas valoir l’avantage fiscal pour son don de 100 millions d’euros, afin de «ne pas faire porter la charge aux contribuables français».

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