Macron : "L’Europe a besoin d’un New Deal"
INTERVIEW - Emmanuel Macron consacre sa première grande interview au JDD à paraître dimanche. Le nouveau ministre de l’Economie y expose sa méthode pour redynamiser le pays. Extraits.
La croissance est en panne, le chômage très élevé, les comptes dans le rouge, Bruxelles et les agences de notation pointent nos faiblesses … Le gouvernement fait-il assez de réformes?
C’est le moment pour la France de repartir à l’offensive. L’Europe a besoin d’un New Deal : la France s’engage à poursuivre et même à intensifier ses réformes ; l’Union annonce un grand plan de relance par l’investissement de 300 milliards d’euros. Cela représenterait environ 10 milliards d’investissements en plus en France chaque année. Tout le monde y gagnera, alors qu’aujourd’hui tout le monde est perdant – le ralentissement de l’économie allemande en est une nouvelle preuve. Mais la nouvelle donne européenne repose d’abord sur nous. La France doit faire le travail.
Vous pouvez inverser la courbe du doute?
Je ne suis là que pour ça : c’est ma mission, sous l’autorité du Premier ministre. L’Allemagne l’a fait. Angela Merkel a la chance d’avoir eu un prédécesseur qui a fait les réformes. Pas nous. Nous savons que les réformes que nous faisons donneront leurs fruits dans deux ou trois ans au mieux, et leur plein effet dans dix ans. Nous le faisons pour nos enfants. Mais elles auront des effets immédiats à deux conditions : recréer la confiance chez les entrepreneurs et les ménages, et investir dès 2015 au niveau européen.
Hormis la baisse du coût du travail, beaucoup de textes ne sont toujours pas votés…
Demandez aux entreprises si rien n’a changé! Beaucoup de réformes ont été votées et engagées : le Cice (Crédit d’impôt compétitivité emploi, NDR), le pacte de responsabilité et de solidarité, l’accord de janvier 2013 sur la sécurisation de l’emploi. L’Etat, la sécurité sociale et les collectivités font des efforts considérables pour réduire nos dépenses publiques de 50 milliards en trois ans… C’est historique ! Faire changer les choses, c’est toujours prendre un risque. C’est comme rentrer dans la vallée de la Mort : jusqu’au dernier moment, on ne sait pas quand on va en sortir ; mais la pire des erreurs est de faire marche arrière. Nous avons six mois pour créer une nouvelle donne en France et en Europe.
Cliquez ici pour lire l'interview dans son intégralité . Achetez le JDD sur iPad ou sur Internet . Découvrez également nos offres d'abonnement papier .
Source: JDD papier
Pascal Praud dans le JDD : « L’Europe ! L’Europe ! L’Europe ! »
Pour notre chroniqueur, une Europe à 27 ne peut pas marcher. Le principales raisons ? Pas assez d'homogénéité entre les Européens et un territoire bien trop grand.
« Trahison », « grande braderie » : Emmanuel Macron choque l'opposition de droite en évoquant un rachat de la Société Générale
Interrogé par l’agence américaine Bloomberg, Emmanuel Macron a répondu positivement à une question évoquant le rachat hypothétique de la Société Générale. Une prise de position qui a fait réagir une partie de la classe politique.
Droites françaises : la soumission ou le sursaut
GÉNÉRATION. Dans “Les Nouveaux Enfants du siècle” (Le Cerf), l’essayiste Alexandre Devecchio analyse les ressorts de l'engagement des jeunes figures de proue de la droite française : Jordan Bardella, Marion Maréchal et Sarah Knafo.
La Commission européenne finance l’officine officieuse du parti islamo-conservateur turc d’Erdoğan
ENQUÊTE. La Commission européenne a financé deux projets du programme de « mobilité des travailleurs socio-éducatifs pour la jeunesse » d’Erasmus+ pour 2023-2024, impliquant tous deux une ONG considérée comme l’extension en Europe de l’AKP, le parti islamo-conservateur du président turc Recep Tayyip Erdoğan.
Pologne : Bruxelles ferme les yeux sur la reprise en main autoritaire de Donald Tusk
Lundi 6 mai, la Commission européenne a fait part de son intention de lever la procédure qu’elle avait lancée en 2017 contre la Pologne, alors dirigée par le PiS (parti droit et justice) pour violation de l’État de droit. Depuis son retour au pouvoir, Donald Tusk manifeste pourtant un tournant autoritaire.