Yvelines : le faux architecte construisait des écoles et des cliniques

Yvelines : le faux architecte construisait des écoles et des cliniques

    Un imposteur de haut vol a été déféré, jeudi matin, au parquet de Versailles. La justice reproche à cet homme de 58 ans d'avoir, depuis 2009, exercé illégalement la profession d'architecte à Mantes-la-Jolie et Limay (Yvelines). «Bien connu dans le Mantois, il utilisait ses contacts locaux pour décrocher des marchés qui lui ont permis de faire des bénéfices importants», précise le procureur Vincent Lesclous. Le quinquagénaire a construit des maisons, des immeubles HLM et même des bâtiments publics, des écoles à Limay et même la polyclinique de Mantes-la-Jolie.

    Son patrimoine illégalement acquis confisqué

    Le faux architecte est poursuivi pour avoir illégalement répondu à 47 marchés entre 2009 et 2013 pour un montant de 936 000 â?¬. Il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire avec une interdiction d'exercer. Mais surtout, le juge de la détention et des libertés a prononcé la confiscation de son patrimoine illégalement acquis, autrement dit sa maison et des parts dans une société pour un montant de 500 000 â?¬. Le groupe d'intervention régional (GIR 78) va se charger de capter ses biens qui seront confisqués jusqu'à son jugement.

    Pas de diplôme

    L'affaire commence en mars 2012, lorsque que notre homme se dispute avec un médecin au sujet de travaux entrepris dans sa maison. «Le docteur trouvait que la décision prise par l'architecte n'était pas pertinente. Il a eu la curiosité de chercher son nom à l'ordre des architectes, précise une source proche de l'affaire. Et il a découvert qu'il n'y figurait pas et a aussitôt déposé une plainte ».

    L'enquête est confiée aux gendarmes de la brigade des recherches de Mantes-la-Jolie. Les militaires se livrent à un minutieux travail sur les contrats et la personnalité de leur suspect. Ils arrivent à la conclusion que ce professionnel reconnu n'a jamais pu obtenir son diplôme. Depuis 1983, il se fait passer pour architecte. «Il a une qualification de maître d'oeuvre, ce qui est le niveau en dessous, ajoute une autre source. C'est une chose qui devait le travailler, parce qu'il est à l'heure actuelle engagé dans un cursus pour passer ce diplôme».

    Jugé en juin

    Le faux architecte a été interpellé mardi à son domicile avant d'être placé en garde à vue à la gendarmerie de Mantes. Il est passé aux aveux et a expliqué qu'au départ il s'était fabriqué un faux tampon pour se faire passer pour ce qu'il n'était pas. Puis le temps passant, il avait estimé qu'il était plus facile de poursuivre dans l'imposture. Il sera jugé le 10 juin par le tribunal correctionnel de Versailles.