Paris : l’action d’Extinction Rebellion a laissé des traces à Italie 2
Au centre commercial du XIIIe arrondissement, occupé ce week-end par des militants, l’intrusion a fait quelques dégâts. Une vendeuse témoigne : «psychologiquement, c’est violent».
Au centre commercial Italie Deux (XIIIe), première cible ce week-end des militants d' Extinction Rebellion (XR) dans leur semaine d'actions, la plupart des 130 commerçants ont été épargnés par l'intrusion et les dégâts sont restés limités.
Pour autant, les stigmates de cette occupation initialement pacifique restent visibles : ici une vitrine étoilée, là un tag anticapitaliste, un extincteur descellé… « Nos commerçants ont été vite mis en sécurité et évacués, mais nous en sommes encore à constater et à chiffrer les dégâts dans la zone occupée », confirme la directrice du centre commercial, Sarah Zerouali.
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« Les tags sont ce qu'il y a de plus visible, mais il y a eu des vitres cassées, un escalator endommagé, des rideaux métalliques vandalisés et plusieurs équipements anti-incendie dégradés ».
Aux franges de cette « zone occupée » durant plus de 24 heures, Emma et Anastasia étaient les plus exposées. Les deux jeunes fondatrices du petit bar à cookies « We dough » ont pris de plein fouet l'assaut des militants.
«On s'est fait traiter de capitalistes...»
« On était derrière la grille qu'avaient réussi à fermer les agents de sécurité, et on voyait notre stand se faire démolir », raconte Emma, 21 ans, entre tristesse et écœurement. « Ils ont vidé et cassé le frigo où se trouvait la pâte à cookies, abîmé le four. Ils criaient à la cantonade que c'était distribution gratuite de cookies ! Et nous on voyait ça également en direct sur les réseaux sociaux, où l'on se faisait aussi insulter et traiter de capitalistes… Mais ce stand c'est notre argent de prêt étudiant, et notre travail ! », lâcheEmma, étudiante en école d'ingénieur.
« Psychologiquement, c'est violent, et c'est triste. On est tous un peu écolo, mais être écolo ce n'est pas forcément être anticapitalistes… Peu après l'intrusion, ils sont venus nous proposer une cagnotte d'une cinquantaine d'euros pour nous aider à réparer, on l'a refusée, on aurait préféré qu'ils respectent notre travail ».
Dépitées, les fondatrices de « We Dough » ont rouvert leur stand éphémère avec les moyens du bord, en retournant leurs panneaux de comptoir tagués de slogans anticapitalistes.