Paris : des féministes bloquent un cinéma avant la diffusion de «J’accuse» de Polanski

L’entrée du Champo a été bloquée ce mardi soir par plusieurs militantes féministes qui dénonçaient la diffusion du film de Roman Polanski.

 Paris Ve, le 12 novembre 2019.  Des manifestants ont empêché les spectateurs d’assister à l’avant-première première du film « J’accuse » de Roman Polanski, accusé de viol par Valentine Monnier, au cinéma le Champo.
Paris Ve, le 12 novembre 2019. Des manifestants ont empêché les spectateurs d’assister à l’avant-première première du film « J’accuse » de Roman Polanski, accusé de viol par Valentine Monnier, au cinéma le Champo. LP/ Fred Dugit

    Elles se sont rassemblées ce mardi derrière une même barrière : « Polanski violeur, cinémas coupables, public complice ». Plusieurs militantes féministes ont empêché l'accès au cinéma Le Champo (Ve) qui diffusait l'avant-première du film de Roman Polanski, « J'accuse ».

    Depuis la publication vendredi dans Le Parisien du témoignage de la photographe Valentine Monnier, qui dit avoir été « rouée de coups » et violée par Roman Polanski en 1975 à l'âge de 18 ans, le milieu du cinéma est resté plutôt silencieux.

    Si la promotion du film est gelée, pas les diffusions au cinéma. Plusieurs avant-premières étaient en effet programmées ce mardi soir, notamment sur les Champs-Elysées, mais aussi au Champo, donc, qui devait projeter le film en présence de l'un des principaux acteurs, Louis Garrel et de deux universitaires qui devaient animer un débat.

    La projection annulée

    Mais les militantes ont empêché l'entrée à l'établissement, aux cris de « Polanski violeur, cinémas coupables, public complice », craquant également quelques fumigènes. Vers 21h20, les lumières du cinéma se seraient éteintes, et la projection annulée, selon notre journaliste présente sur place.

    Parmi les quelque 200 spectateurs venus voir le film, certains s'agaçaient : « c'est mon droit de citoyen de choisir les films que je vais voir ! », s'exclamait un sexagénaire barbu.

    Les participants à une manifestation sauvage devant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche sont également venus grossir les rangs de ce blocage. Plus tôt dans la soirée, ils s'étaient donnés rendez-vous devant les locaux du Crous à Paris, pour dénoncer la précarité étudiante.