Paris : les rats s’affichent en grand dans le métro

L’association Zoopolis, qui défend les rats dans la capitale, s’offre une méga campagne d’affichage dans le métro avec la bénédiction de la RATP.

 Paris Animaux Zoopolis s’offre une campagne d’affichage sur les rats dans le métro
Paris Animaux Zoopolis s’offre une campagne d’affichage sur les rats dans le métro Zoopolis

    C'est une méga campagne d'affichage qui risque d'en décoiffer quelques-uns… A l'heure où la Ville lutte contre la prolifération des rats dans la capitale et lance ses poubelles anti-rats, Paris Animaux Zoopolis, une association qui traite des questions de souffrance animale sur le territoire parisien, monte au créneau pour défendre les rongeurs!

    Dès ce jeudi matin, des affiches envahiront les quais d'une soixantaine de stations de métro « Les rats ne sont pas nos ennemis ». La campagne va durer une semaine.

    « C'est un message politique qui vise la mairie de Paris, la préfecture de police et les dératiseurs, indique sans détour Philippe Reigné, secrétaire de l'association. Il est destiné à faire entendre une autre voix que la surenchère anti-rat qui sévit. » Mao Peninou (LREM), adjoint en charge de la propreté et du traitement des déchets, recadre le débat : « on n'a rien contre les rats en sous-sol, mais dans les rues et les jardins, ce n'est pas possible ».

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    DR Zoopolis

    Philippe Reigné martèle qu'« il n'y a pas de prolifération de rats à Paris. Ils sont peut-être plus visibles, plus en surface que sous terre, la faute aux crues et aux grands travaux ». Et d'enchaîner : « les rats ne sont pas synonymes de saleté. Ce sont des animaux extrêmement propres. On peut avoir une ville propre avec des rats ».

    L'affiche, sur fond rose bonbon, met en scène un rat qui ne ressemble pas au gros rat de Paris… « C'est un rattus norvegicus », se défend Philippe Reigné. Quand à la couleur rose, « elle est là pour casser les codes ».

    Les militants de Zoopolis ont eu cependant quelques difficultés avec la RATP. Leur régie publicitaire, MédiaTransport, a d'abord retoqué leur première affiche, qui stipulait : « Demandons à Paris de stopper l'empoisonnement massif des rats ». Et « Stop au massacre des rats ».

    La RATP confirme mais a accepté la 2e affiche plus « soft ». A la mairie de Paris, Mao Peninou trouve cela « étonnant. Je ne sais pas quels sont leurs critères ».

    La RATP se défend en prônant l'ouverture d'esprit : « les publicités présentes sur le réseau RATP peuvent, dans leur diversité, être amenées à croiser des questions présentes dans la société. La question du bien-être animal peut en faire partie. En avril 2018, une autre campagne de la même association Zoopolis sur la présence d'animaux dans les cirques avait également été affichée sur le réseau RATP ».

    Reste que la campagne des rats sur fond rose a coûté cher à la petite association parisienne : 10 000 €. « Ça aurait coûté plus cher à une entreprise, se console Zoopolis. Ça, c'est le prix pour les associations ». Lequel n'inclut pas les frais d'impression. « Nous avons quelques donateurs, explique le militant de la cause animale. Mais on se fait surtout financer par des organisations ou entreprises ».

    La campagne des rats a été financée par une entreprise multinationale de cosmétiques « frais », qui vend aux quatre coins de Paris, surtout à destination des adolescentes.