Arnaud Montebourg se voit président de la République... ou rien

 

Arnaud Montebourg se voit président de la République... ou rien

    Le ministre du Redressement productif est en pleine forme et n'hésite pas à faire état publiquement de ses ambitions. Après une première sortie dans le New York Times début juillet, où il évoquait la possibilité de gagner une primaire PS à l'élection présidentielle, le trublion du gouvernement n'y va pas par quatre chemins dans un long portrait publié vendredi dans le M Le Magazine du Monde.

    Cette fois, Arnaud Montebourg le dit, ce sera président de la République ou rien d'autre : «J'en ai marre des élections, je ne me représenterai pas. Après le ministère, j'arrête la politique, en tout cas comme une carrière. La présidentielle est la seule élection à laquelle j'envisage de me représenter un jour».

    Alors que son collègue au gouvernement, Manuel Valls, a passé un été très médiatique, le ministre du Redressement productif -ou du «dressement reproductif» comme il s'en amuse dans l'article du Monde- chercherait-il à revenir sur le devant de la scène ? Pas vraiment pour aller à Matignon, en tout cas...

    «Mittal, je lui en ai mis une ; depuis, il fait moins le malin»

    Au passage, il assure avoir «engueulé» le Premier ministre après la révélation des détails, par ce dernier, d'une dispute entre eux. «Ayrault n'aurait pas dû avouer que je lui avais dit ça», estime le Bourguignon. Depuis, tout va mieux entre eux, à en croire Arnaud Montebourg : «C'est mon taulier, on s'entend bien, même si l'on n'est pas d'accord sur tout.» «Je suis l'un des rares ministres du gouvernement à le faire rire», claironne-t-il.

    Le ministre sort aussi l'artillerie lourde, insultes et fanfaronnade, pour régler quelques dossiers : «Il y a deux patrons à Bercy» (en référence à une polémique avec Pierre Moscovici, ministre de l'Economie et des Finances) ; «Bruxelles ? Des connards !» (en juin dernier, il avait fait de Barroso, le président de la Commission européenne le «carburant» du Front national) «Mittal, je lui en ai mis une ; depuis, il fait moins le malin» (à propos de sa passe d'arme avec le géant de l'acier et du dossier Florange).

    Florange, justement, il y revient plus en détail. «Ce n'est pas ma faute, j'avais une solution», clame une nouvelle fois celui qui militait pour une nationalisation partielle du site industriel mosellan. Et de décocher de nouvelles flèches : «Ce n'est pas moi qui suis allé sur une camionnette à Florange (NDLR : mais François Hollande), et c'est Aubry qui a parlé de Petroplus, je gère les promesses de la primaire!», souligne celui qui était arrivé, à l'automne 2011, troisième homme de cette compétition interne visant à désigner le candidat du PS à la présidentielle de 2012.