Comment Macron veut mettre la main sur Paris aux prochaines municipales

Les élections municipales n'auront lieu qu'en 2020, voire en 2021, et pourtant la bataille de Paris est déjà dans tous les esprits.

Le secrétaire d’Etat Benjamin Griveaux (en haut à droite) aimerait conquérir Paris. Un appétit qu’Emmanuel Macron (ici à l’Hotel de Ville après son élection), bien décidé à choisir le bon candidat pour mettre la main sur la capitale, verrait d’un mauvais œil. Hugues Renson (en bas à droite), député du XVe?arrondissement, est aussi sur les rangs.
Le secrétaire d’Etat Benjamin Griveaux (en haut à droite) aimerait conquérir Paris. Un appétit qu’Emmanuel Macron (ici à l’Hotel de Ville après son élection), bien décidé à choisir le bon candidat pour mettre la main sur la capitale, verrait d’un mauvais œil. Hugues Renson (en bas à droite), député du XVe?arrondissement, est aussi sur les rangs. LP/ FRÉDÉRIC DUGIT ; AURELIE LADET ; AP/ CHARLES PLATIAU

    «J'ai fait 35 % au premier tour de la présidentielle à Paris (NDLR : en tête avec 34,83 %), c'est pour nous!» répète Emmanuel Macron en petit comité. Le président ne s'en cache pas, il veut mettre la main sur la capitale lors des prochaines municipales de 2020... ou 2021 si l'exécutif décide d'en décaler la date.

    «Il veut prendre Paris et étouffer Hidalgo », se délecte un fidèle du chef de l'Etat. Sa stratégie face à la maire de Paris, avec qui il a souvent eu des explications musclées? Celle de l'étouffeur ottoman. «Macron va faire le boa constrictor. Il va la câliner et se rapprocher d'elle pour faire exploser sa majorité à la mairie et que les communistes la lâchent», décrypte un proche d'Hidalgo. «On n'a aucun intérêt à l'attaquer sur les bagnoles. Ce qu'elle fait va dans le sens de l'histoire», convient un macroniste.

    Les ambitions bourgeonnent

    En coulisses, si personne n'est ouvertement candidat, les ambitions commencent toutefois à fleurir au sein de LREM. A commencer par celles du médiatique secrétaire d'Etat Benjamin Griveaux. «Le voir s'afficher avec le maire de Londres Sadiq Khan, franchement...» ironise l'un de ses «amis» politiques. Dans l'entourage de Macron, une autre figure observe de très près ce scrutin : Hugues Renson, député du XVe arrondissement et vice-président de l'Assemblée, qui a pour atout d'être un proche de Jacques Chirac, illustre ancien maire de Paris. Dans son bureau au Palais-Bourbon, l'homme montre volontiers les Mémoires dédicacées de Chirac, qui lui avait donné un petit surnom affectueux du temps où il était son conseiller à l'Elysée : Barbichu.

    Alors qui de Griveaux ou Renson emportera la mise ? A ce stade, pas question de primaires, le président les a en sainte horreur. Et les deux hommes ont compris qu'il ne fallait surtout pas ouvrir de guerre fratricide, dont la droite parisienne est coutumière. Selon nos informations, ils se sont rencontrés lundi pour sceller un pacte de non-agression. Griveaux pourrait être exfiltré de la capitale et appelé à diriger le parti LREM, qui se cherche un leadeur. «Et le parti n'a pas vocation à s'occuper que de Paris», lâche un macroniste à titre d'avertissement. Selon plusieurs sources, Emmanuel Macron verrait, en outre, d'un mauvais oeil les appétits de Griveaux. «Il trouve qu'il commence à prendre la grosse tête», lâche un proche. Reste, enfin, l'option d'envoyer un ministre au front.

    Dans cette bataille, le mouvement du président bénéficie d'un atout : l'absence de candidat de poids qui fasse l'unanimité à droite.